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Harrow la Neuvième

Titre VO: Harrow the Ninth

Tome 2 du cycle : Le Tombeau Scellé
ISBN : 978-233017789-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Tamsyn Muir (Proposer une Biographie)
Traduction : Lux, Stéphanie

La traduction en français, toujours chez Actes Sud, arrive en avril 2023.

Seules deux des huit représentantes des Maisons ont survécu aux épreuves de la Maison de Canaan : Ianthe la Deuxième et Harrow la Neuvième, désormais Harrow la Première, Lycteure de l’Empereur des Neuf Maisons.
Elles embarquent à bord du vaisseau spatial de l’Empereur, le Mithraeum. Leur mission : échapper au Monstre de la Résurrection qui poursuit inlassablement l’Empereur jusqu’aux confins de l’univers… 

Critique

Par Luigi Brosse, le 16/02/2023

Une mise en garde semble de rigueur avant de se lancer dans Harrow la Neuvième. Ce tome deux est (bien) plus ardu que le précédent. Tamsyn Muir amalgame pleins de nouvelles idées à un univers complexe qui explose tel une supernova, et nous raconte tout cela au travers du regard d’une « nouvelle » héroïne qui ne semble pas vraiment en phase avec la réalité. Si vous surnagiez avec peine lors du premier volume, inutile donc de continuer en pensant que Harrow soit plus digeste. En revanche, si vous avez apprécié le mélange improbable de Gideon la Neuvième et si vous en redemandez, il y a des chances pour que vous passiez un moment de lecture « intéressant ». Mais il va falloir s’accrocher.
Lors de ma première lecture, je n’étais sans doute pas assez attentif et la confusion (voulue) de la narration m’avait poussé à dire que ce tome 2 était sans doute victime d’une trop grande ambition : celle de vouloir combiner une intrigue galactique, avec ses monstres qui bouffent des planètes, des humains vivants plusieurs milliers d’années, des voyages plus rapides que la lumière, différents plans de réalité et une narration colorée très fortement par les symptômes dont souffrent l’héroïne. Ajoutons à cela pas mal d’ellipses et de sauts temporels et de réécritures des évènements du tome 1 et ça donne l’impression d’un fouillis dense, bien que sans beaucoup de temps morts.
À la relecture (car j’ai eu besoin de me rafraîchir la mémoire avant la lecture du tome 3), on sait où l’auteur nous emmène et on se rend compte que l’ensemble est au contraire très cohérent. La construction est compliquée mais ce n’est pas (qu’)une tentative d’exercice littéraire et il n’y a pas de faux pas dans l’intrigue. A fortiori, on pourrait même dire qu’il est justifié que le roman ait une telle structure. Mais difficile d’en dire plus sans divulgâcher la lecture. Que l’on soit conquis ou pas car la seconde moitié du roman est un poil trop explicative, on ne peut néanmoins qu’applaudir l’originalité et la prise de risques de Tamsyn Muir.
Un autre aspect qui est bien géré est le risque de surenchère qui pointait le bout de son nez à la fin du volume 1. Muir arrive à capitaliser sur les supers pouvoirs dont elle dote ses personnages en leur opposant des ennemis encore plus démesurés, que ce soit en termes d’échelle d’espace ou de temps. On nage en plein épique intergalactique ! Et pourtant, l’ambiance arrive à rester encore plus intimiste que dans le tome 1. La maîtrise de ce grand écart est pour moi l’une des grandes forces de l’auteure. Tout comme sa capacité à mélanger les genres : notamment le space opéra et la fantasy avec des nécromants armés de rapières.
Pour terminer, j’étais initialement passé à côté d’un axe de lecture qu’il me semble pertinent de souligner tant il explique pourquoi il faut lire cette série. Le cycle est pitché comme de la fantasy lesbienne (ce qu’il est, en partie). Le problème étant l’utilisation de ce stéréotype / cette imagerie pour appâter le chaland mâle. Cela peut faire hausser les sourcils à juste titre. Mais cela agit aussi comme l’arbre qui cache la forêt. En réalité, Muir excelle dans l’exploration et l’écriture des relations et des sentiments (quel que soit le sexe des personnages concernés). L’aspect queer n’est donc qu’une des facettes de ce rassemblement d’histoires. Au final, c’est bien le traitement de cette thématique universelle, véritable toile de fond du cycle, qui en fait un livre (et un cycle) à recommander.
En conclusion, Harrow est sans doute un roman qui se révélera encore plus clivant que Gideon. Les nombreuses qualités de l’auteur sont toujours présentes : l’originalité, la mise en scène et les dialogues pour n’en citer que quelques-unes. Néanmoins, c’est également un livre beaucoup plus ambitieux et compliqué, peut-être trop. Ce qui est sûr c’est qu’il ne laissera personne indifférent. Personnellement, après relecture, c’est l’une de mes recommandations phares de 2022.

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