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Procrastination S01E02 : Où allez-vous chercher tout ça ?

Par Merwin Tonnel, le samedi 1 octobre 2016 à 11:32:20

ProcrastinationLe 1er et le 15 de chaque mois, Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort discutent de techniques d’écriture et de narration, partagent leur expérience, et s’aventurent aussi, à l’occasion, dans les domaines de l’édition et du marché du livre. Bienvenue dans la saison 1 de Procrastination : « En quinze minutes, parce que vous avez autre chose à faire, et qu’on n’a pas la science infuse. »
Après l'épisode 1 qui abordait la technique, ce deuxième numéro s'attaque à quelque chose de peut-être plus abstrait : l'inspiration. Les trois auteurs explorent donc le fonctionnement de l’imagination et de l’inconscient, la recherche de l’étincelle qui donnera un récit, l’aspect profondément personnel de ce trajet – et comment, éventuellement, le travailler au quotidien.
Vous pouvez écouter tout cela directement ci-dessous. Le podcast sera bientôt disponible sur iTunes et sur Youtube.

Références citées :

  • Gerald Weinberg, The Fieldstone Method
  • Elisabeth Vonarburg, Comment écrire des histoires (guide de l’explorateur)
  • Subliminal advertising
  • Orson Scott Card, Personnages et points de vue

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Vous écoutez Procrastination, épisode 2 : Où allez-vous chercher tout ça ?

Podcast sur l’écriture en 15 minutes.
Parce que vous avez autre chose à faire, et qu’on n’a pas la science infuse.
Avec les voix de : Mélanie Fazi, Laurent Genefort, et Lionel Davoust.

LD : Alors, cet épisode vise un peu à répondre à la question qu’on entend fréquemment, qui est : « Mais comment trouver des idées ? J’ai envie d’écrire, mais où est-ce que je vais trouver des idées ». Ou alors : « Où est-ce que vous allez chercher tout ça ? Moi j’ai pas d’imagination, je peux pas écrire ». Pour ma part, je pense que tout le monde a des idées.

Alors, où est-ce qu’on va chercher tout ça ?

Pour ma part, je pense qu’il s’agit simplement d’aller… Chercher des idées c’est un peu un mélange entre deux choses, c’est tout simplement d’être attentif. Le problème, ce n’est pas vraiment de trouver des idées, au contraire, on en a 30.000 à la seconde, facilement. Quelque chose qu’on va voir dans la rue, quelqu’un avec une drôle de démarche, quelqu’un qui va déclencher une idée. «Tiens, cette personne-là a une expression, ou quelque chose d’intéressant ». Il y a toujours des idées partout. On est bombardés de récits dans les infos, dans ce qu’on lit. On est bombardés de questionnements aussi, on se pose tous des questions sur la vie, l’univers et le reste. Et derrière, ce qui est intéressant, c’est éventuellement de réfléchir aux questions qu’on pourrait avoir envie de traiter. Mais la question c’est : « Est-ce que pour moi il y a une histoire derrière ? ».

MF : En fait, je me suis rendue compte que tout le monde ne met pas la même chose derrière ce qu’on appelle une idée. Quand on parle d’avoir une idée pour un texte, ce n’est pas forcément le même stade de développement d’une personne à l’autre. Je me suis aperçue que ce que moi je considère comme une idée pour un texte, ce n’est pas simplement ce que tu disais : « Ah tiens, s’il se passait ça ? Ah tiens, tel thème ». C’est la rencontre entre plusieurs éléments. C’est-à-dire pour moi une idée, en réfléchissant à ça, c’est la rencontre de deux idées, finalement. Je vais avoir ce qui va être l’élément surnaturel, la plupart du temps – puisque je parle de fantastique – « Tiens, s’il se passait telle chose, tel élément fantastique surnaturel ». Mais en tant que tel, ça ne suffit pas à raconter une histoire. C’est que très souvent cet élément surnaturel va arriver à quelqu’un. Et il y a une deuxième idée qui est un personnage est dans une situation, de telle manière que les deux vont résonner. Ce n’est pas simplement qu’il se passe tel élément. Je ne sais pas si je peux prendre un exemple d’un texte ?

LD : Oui, bien sûr.

MF : Dans une nouvelle que j’ai écrite qui s’appelle « Trois renards », j’ai eu l’idée d’un personnage qui est une musicienne et qui, quand elle se met à jouer et qu’elle atteint une espèce d’état de grâce absolue, se met à voir passer des animaux. J’ai eu cette idée qui me paraissait complètement incongrue, et je me suis dit ça, ça peut être intéressant à traiter. Mais en tant que tel, ça ne faisait pas un texte. Ce qui fait l’identité du texte, c’est que ce « don » arrive à quelqu’un qui est à un moment de crise de sa vie, qui est notamment dans une relation violente qui l’a détruite, et à un moment elle doit se reconstruire. Et elle va se reconstruire à travers ce don qui lui arrive. Les deux dialoguent très fort, et pour moi l’idée n’est pas « je joue de la musique, je vois des animaux », c’est « quel va être l’impact de cette idée sur ce personnage ? ». Et à partir de là, des thèmes vont émerger, quelque chose qui est l’identité du texte émerge de cette rencontre.

LG : C’est l’idée et l’application d’une idée dans une histoire, en fait ?

MF : Finalement, on peut dire ça. Je pense que l’idée en tant que telle n’a pas de chair, en quelque sorte. Il faut trouver ce qui va la rendre concrète.

LD : Je suis assez d’accord avec ça. Dans la question qui est «où allez-vous chercher tout ça, comment trouvez-vous vos idées ? », il y a peut-être l’idée qu’une idée c’est : d’un seul coup on se lève le matin et Eurêka ! on a une idée de roman, de nouvelle ou de récit, avec un début, un milieu et une fin, alors que pas du tout. Il y a un auteur, Gerald Weinberg, qui a écrit un bouquin qui s’appelle The Fieldstone Method, qui prend l’image de l’écriture… « The Fieldstone », ce sont les pierres que l’on trouve dans les champs, ces murs construits de tout un tas de pierres en Grande-Bretagne et en Irlande, ou ces maisons, avec des pierres qui s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres. Mais pour construire des trucs comme ça, il faut avoir trouvé un certain nombre de pierres dans les champs et qui s’imbriquent bien. Une idée, ça vient en kit, beaucoup. C’est tout un tas de choses, d’envies, d’idées, de fragments, et au bout d’un moment on se rend compte qu’il peut y avoir potentiellement une unité. Et là, une étincelle va peut être se créer. Ça va atteindre une certaine masse critique, et on va se dire « là, il y a quelque chose qui m’intéresse ». Mais trouver ces idées, trouver ces fragments, à mon sens si on est attentifs – et l’attention, ça se travaille – on récupère ces choses-là en étant attentif au monde, en réfléchissant, et une bonne partie, dans l’identification de ces fragments, vient du fait de réfléchir au ressenti qu’on a. Elisabeth Vonarburg, dans Comment écrire des histoires (Guide de l’explorateur) – très bon bouquin sur l’écriture, en français, qu’on peut vous recommander sans hésitation – dit : « Quand il y a une idée qui nous vient, le corset est une espèce d’impulsion d’envie qui consiste à dire “ça, ça m’intéresse, et je ne sais pas forcément pourquoi, ça m’intrigue, ça me gratte, et il faut que je récupère cette chose-là, ça va peut-être trouver sa place dans un plus grand tout” ».

MF : Je ne sais pas si vous avez déjà connu ce genre d’état, j’ai déjà connu ça avant la phase d’écriture, une espèce d’état de réceptivité totale. Tout récemment, je réfléchissais à un texte, par exemple à chaque fois que j’entrais dans le métro, j’ai vu mes personnages. J’ai croisé quelqu’un, et j’ai su : « tiens, mon personnage ressemble à ça ». Mais parce qu’à ce moment-là, j’avais toutes mes antennes qui étaient activées.

LG : Mais oui, c’est vrai, il y a des moments de grâce imaginaire, clairement. Des moments où ça fonctionne à 100 %. Et puis il y a des moments où on peine un peu. On gravit la côte, et des fois c’est l’inverse. En fait, pour résumer ce que vous avez dit, moi l’imagination je la compare à trois choses. Je la compare à un muscle qui ne s’use que quand on ne s’en sert pas. Donc en fait, c’est ce que tu disais, il faut être attentif tout le temps, mais en fait ça devient naturel au bout d’un moment. L’imagination travaille en tâche de fond, et on est des sortes de coureurs de fond de l’écriture, de l’imaginaire. C’est-à-dire qu’au bout d’un moment, ça se fait tout seul. On va percuter sur des choses simplement parce qu’on a cette espèce de petit logiciel qui fonctionne en tâche de fond, qui fait qu’on va être réceptif. Alors ça fonctionne plus ou moins, selon si on est en forme ou pas, mentalement parlant, mais des fois quand ça fonctionne, on peut avoir le turbo dessus. L’autre image que j’ai c’est celle de l’éponge. C’est-à-dire qu’on va absorber beaucoup, et quand on va commencer à écrire, on va presser l’éponge et on va restituer l’eau. Alors, on va restituer beaucoup moins, parce qu’il va y avoir tout un travail, qui est le même travail que celui du rêve, de la fabrication des rêves. C'est-à-dire qu’on va condenser les choses, on va déplacer les choses. On va en transposer, et en fait on va dramatiser tout ça.

LD : Dramatiser, je vais peut-être dire un mot, dramatiser, c’est mettre en scène.

LG : Voilà. Mettre en scène pour donner du signifiant, en fait. Et le troisième mot qui me vient à l’esprit, c’est la moulinette. C'est-à-dire qu’on va faire de la « combinatoire ». C’est ce que tu disais justement, Mélanie, à partir de deux éléments qui peuvent être complètement disparates, on va créer quelque chose de nouveau. Moi l’exemple personnel que j’ai, c’est celui de Crabe jardin, qui faisait partie d’un cycle qui s’appelle les Chants de Felya, où j’avais imaginé des sortes de crustacés qui sortent de terre – alors qu’ils sont immenses, ils font 10 à 20 mètres de diamètre – et ils passent une partie de leur croissance initiale sous terre, et à un moment, ils vont s’extraire de terre en soulevant tout un pan de végétation qui a poussé au-dessus d’eux, et ils vont commencer une grande migration qui va les amener de l’autre côté du continent. Ils vont traverser un désert. Et des humains, des tribus humaines, vont profiter de ces sortes d’oasis portatives pour traverser ce désert absolument aride. Et en fait cette idée de ces grands crustacés qui transportent sur leurs carapaces tout un monde, une sorte de monde en miniature, ça m’avait été donné par la lecture d’un magasine Géo qui montrait un reportage photo de macrophotographies où on voit des crabes en train de muer. Et je m’étais dit : « Ah ! on dirait des aliens ! ». Des sortes de créatures toutes molles, aveugles parce qu’ils ont aussi de la chitine sur les yeux, donc ça faisait vraiment des sortes de monstres mutants, mais qui avaient grossièrement la forme de crabes. Et puis plusieurs mois plus tard, j’avais regardé un reportage sur la cinquième (chaîne) sur les jardins à l’anglaise. Et voilà, le croisement, ça a fait tilt et c’est devenu un élément de l’histoire avec tout un cycle écologique lié à ça.

LD : Ce qui est intéressant, c’est que l’esprit de toute façon récupère tout. Il y a une expérience qui avait été menée – je vais la résumer rapidement – qui montre que l’esprit récupère tout ce qui lui passe. Ça se passe dans une ville américaine. On met deux publicitaires dans une limousine et on leur fait traverser la ville, on les emmène dans un building et la personne qui fait l’expérience leur dit : « Je vous donne un paperboard et je voudrais que vous me fassiez une campagne de pub – bon, ils savent que c’est une expérience – pour mon entreprise de cimetière pour animaux familiers. Et vous avez 1h30 pour le faire. Moi j’ai fait mon essai ». Donc le type arrive, il a un grand poster qui est plié : « Je le mets là sur la table, je mets un truc dessus. J’ai fait ma campagne et on comparera à la fin ». Les deux publicitaires travaillent pendant 1h30, ils montrent le truc, et en gros on voit un peu les portes du paradis dorées, avec des anges au fond jouant de la trompette ou de la harpe. Et puis il y a une espèce de slogan. Le type revient, montre le propre modèle qu’il a fait, et c’est exactement la même chose. Et en fait, qu’est-ce qu’il s’est passé ? On revoit le trajet des publicitaires dans la limousine, qui en fait les a fait traverser la ville par un itinéraire bien défini. Et on voit qu’ils passent par exemple devant un magasin Guinness où il y a la lyre, devant un pub avec un ours, et on voit que les types discutent, qu’ils ne sont pas du tout attentifs à ce qu’il se passe autour d’eux, mais que ces espèces d’éléments sont entrés dans leur inconscient et les ont imprégnés. On est constamment bombardés d’un tas de choses, et des choses qui vont potentiellement nous parler en fonction de notre sensibilité et de ce qu’on est. Et pour moi, un des grands travaux de la pratique pour apprendre à trouver des idées, ou de les chercher, c’est vraiment de travailler cette attention. Pas forcément la travailler en se disant « je vais récupérer tout ce qu’il se passe autour de moi » parce qu’évidemment ça devient inhumain, mais surtout, être attentif à son ressenti. Quand je regarde quelque chose, qu’est-ce qui m’intrigue, qu’est-ce qui m’intéresse ? Retrouver cette attitude un peu enfantine de jeu. Qu’est-ce qui m’amuse ? Qu’est-ce qui m’intéresse ? On retrouve cet état béni un peu primal de jeu mental, et l’autre chose, l’habitude la plus importante qu’on peut donner pour ça, c’est que quand on a une idée, quelque chose qui nous intrigue, c’est vraiment prendre l’habitude de collecter, de noter toujours. Je connais très peu d’auteurs qui ne se baladent pas avec un moyen de noter quelque chose. Un carnet, un téléphone, n’importe quoi. Et notez surtout tout de suite.
Quand on a une idée – je pense qu’on peut tous témoigner – « ça c’est intéressant, mais j’ai rien pour noter… » –, on ne s’en souvient jamais. Et on se dit : « Ah ! J’avais une idée ! Je l’ai perdue ! ». Donc notez, collectez à chaque instant. Cette habitude de collecter va justement faire travailler l’attention derrière de la même façon que quand on note les rêves, en général, les gens qui notent les rêves disent que plus on prend l’habitude de les noter derrière, et plus on s’en souvient. Et le fait de noter des idées va justement faire travailler cette conscience.

MF : On s’aperçoit avec l’expérience qu’énormément d’idées qui n’ont pas servi, moi j’ai beaucoup d’idées de textes avortés qui vont réapparaître plus tard sous une autre forme. Parce que cet élément que je n’ai jamais utilisé, finalement va être parfait pour l’histoire que… Et justement par rapport à ce que Laurent disait de fonctionner comme une éponge, je m’aperçois aussi qu’on écrit énormément avec son parcours et avec l’état d’esprit, ou même le quotidien qu’on a à un moment donné. Quand je me suis aperçue par exemple que tous mes textes récents se passent dans des décors qui ressemblent à l’endroit où j’habite maintenant, ce qui n’était pas le cas avant. Il y a beaucoup de choses comme ça. Et alors, je vais partir sur complètement autre chose. Mais un élément que j’ai oublié de dire au départ quand on parlait du point de départ, c’est que ce qui m’a frappé en discutant avec d’autres auteurs, le point de départ, ce qui va être le déclic d’un texte, c’est presque jamais ce qui va être au final le thème du texte, ou ce que raconte l’histoire. Très souvent, c’est un tout petit détail qui n’a rien à voir avec ce que devient le résultat.

LD : C’est une boîte de Pandore, d’ailleurs, on va y revenir dans un podcast prochain.

LG : Mais en tout cas, je pense qu’il faut désacraliser aussi ça. C’est-à-dire que de toute façon, on pense en images, on a une pensée analogique, et donc ça vient assez facilement, parce qu’on est quand même programmés pour penser en images. Donc il ne faut pas penser qu’il y a des auteurs qui ont de l’imagination et d’autres qui n’en ont pas du tout. Tout le monde en a. Après c’est vraiment une question, comme tu dis, d’être attentifs, mais c’est le truc le plus démocratique du monde.

LD : Complètement. L’attention, ce n’est même pas de se dire : « Oh lala, il faut que je lise énormément ». En l’occurrence d’essais, pour se documenter ou mettre en relation des choses. Bien sûr, ça aide, je pense qu’on a plus d’idées en lisant des essais, ou même en regardant des documentaires sur des sujets qui nous intéressent qu’en regardant une télé-réalité – sauf si on écrit de la satire sociale, je n’en sais rien. Mais cette question d’attention, c’est avant tout une question d’attention à soi. Qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce qui m’attire, qui m’intrigue ? Il n’y a pas forcément une idée, ce n’est même pas la question de se dire : « est-ce qu’il y a une histoire derrière ? ». Mais : « tiens, là, quelque chose me parle ». Et pour revenir à l’état de grâce que tu disais, Mélanie, quand on est en mode de réceptivité, justement, on est en effervescence, on est programmés pour prêter attention aux choses, et je pense qu’inconsciemment, l’esprit nous sert les éléments dont on a besoin, et tout revient justement à cette question d’attention.

LG : Et une anecdote pour moi, pour terminer, que j’ai empruntée à l’écrivain Christophe Lambert, qui rapportait qu’en 1988, le magasine Studio avait réuni George Lucas (Star Wars), et George Miller (Mad Max). Et Lucas déclarait « mes idées me viennent sous la douche ». Et Miller de répliquer : « vous devez être quelqu’un de très propre ».

LD : C’est vrai qu’on dit souvent l’importance de la douche. Justement, on est en état de relaxation, et donc l’esprit peut servir les idées. On est en train de dépasser, donc pour terminer, une petite citation, cette fois tirée de Orson Scott Card, de son livre sur l’écriture sur Les Points de Vue. Alors je n’ai pas la version française donc la traduction est purement personnelle : « Ce n’est qu’en mettant en contact deux idées ou personnages sans lien préexistant qu’ils prennent vie. C’est ce processus de relier ce qui est a priori sans lien qui fait grandir mes histoires ».

Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Maintenant, assez procrastiné, allez écrire !

(Transcription : Symphonie ; Relecture et corrections : Yocko)


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