Affublé du titre de visionnaire depuis Le Labyrinthe de Pan, l’imagination débordante de Guillermo Del Toro ne semble pas avoir de limite, même avec les restrictions imposées dans le cadre de l’adaptation d’un comics ou d’un livre.
Étonnés seront ceux qui apprendront que cette force créatrice se retrouve confinée dans de petits carnets à croquis. Toujours à portée de main, tel un écrivain qui consigne ses idées en parcourant la vie de tous les jours, le réalisateur y esquisse les silhouettes des créatures qui prendront vie dans son prochain film. Le cas échéant, le réalisateur jette les grandes lignes sur un bloc-notes, condensé d’idées qui, comme cela le fut pour Hellboy 2, ne dépassera guère les 20 ou 30 pages. Si certaines créatures évolueront durant l’élaboration du film, l’essence de leur création est se trouve ici. Enfermée qu’elle est dans ces carnets ressemblant aux bestiaires médiévaux que Del Toro admire pour être des livres très savants parce qu'ils tentaient de faire une taxonomie non seulement des animaux, mais aussi de leurs significations cosmologiques, symboliques et spirituelles. J'aimerais (que mes films) deviennent mes bestiaires personnels de créatures imaginaires explique-t-il. Si je pouvais illustrer des créatures toute la journée, chaque jour qui passe pour le restant de ma vie, je serais très heureux. Et très heureux il le devient lorsque le fruit de son imagination s’anime, de préférence réellement et non par effets spéciaux, comme ce fut le cas pour 90% des 32 créatures présentes dans le dernier Hellboy.
La nouvelle de tout ceci, c’est que Guillermo s’apprête à entamer un nouveau bloc-notes et à rassembler ses croquis pour l’adaptation de Bilbo le Hobbit.
Il est fort à parier que ces carnets valent le détour, mais pas question pour le réalisateur mexicain qu’ils quittent la famille, ou d’en faire commerce. Il escompte bien les transmettre à ses filles, afin qu’à leur tour, elles les lèguent à leurs propres enfants ou bien les feuillettent juste et voient à quel point leur père était dérangé.

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