Le cinéma français d'animation ne semble plus rien avoir à envier à son cousin d'outre-Atlantique. Réalisé en 3D, "Chasseurs de dragons" (qui sort ce mercredi sur les écrans français) est en effet de la même trempe que les "Shrek", "Robot" et autre "Age de glace". Il plonge le spectateur, quel que soit son âge, dans un univers féérique totalement dépaysant.
Guizdo et Lian-Chu sont des chasseurs de dragons sans ambitions, dont l'unique rêve est de se payer une petite ferme.
Lian-Chu, le gentil colosse, chasse, tandis que son copain Gwizdo, un petit homme, tente de négocier les contrats avec des paysans désireux de se débarrasser d'un dragon gênant. Mais les deux gaillards rament pour se faire payer.
Quand la petite Zoé les rencontre, elle voit en eux les chevaliers des contes susceptibles de vaincre le dragon le plus puissant et le plus méchant, le bouffe-monde. Lian-Chu et Gwizdo sont un peu sceptiques, mais avec la bourse d'or que leur offre à titre d'avance l'oncle de Zoé, le seigneur Arnold, ils font semblant de relever le défi.
Gwizdo aimerait bien filer avec l'argent sans s'acquitter de ce périlleux contrat, mais Zoé est déterminée à suivre les deux héros dans leur périple. Les deux chasseurs, accompagnés d'Hector, un animal de compagnie très particulier, doivent aller jusqu'au bout, et se lancer à la recherche du bouffe-monde. Avec l'espoir de terrasser ce monstre immonde...
Réalisé par Guillaume Ivernel et Arthur Qwak, "Chasseurs de dragons" a d'abord été une bande dessinée et une série TV. Le premier dit s'être inspiré notamment de Moebius et de l'animation japonaise, le second faisant pour sa part référence aux vieux Disney comme "Blanche Neige", mais aussi aux "Dents de la mer".
Dans "Chasseurs de dragons", on trouve effectivement un mélange d'influences diverses impressionnantes pour le spectateur, puisqu'on suit les personnages dans un univers féérique constitué d'îles étranges qui se déplacent dans l'espace, reliées par des ponts et des passerelles. Les dragons, qui font tour à tour leur apparition, sont également étonnants, notamment le dragon rigolard, avec sa tête de citrouille, capable de se diviser en centaines de petites chauves-souris hargneuses.
Lian-Chu et Gwizdo ne sont pas des super-héros, mais des personnages auxquels on pourrait presque s'identifier. "Pour Gwizdo, le prince charmant est le pire ennemi du chasseur parce qu'il casse le métier en bossant à l'oeil", commente Arthur Qwak, avant d'ajouter: "J'aime bien les personnages qui ne sont ni Jedi ni chevalier ou guerrier ou magicien, mais des gens comme vous et moi".
Quatre studios ont travaillé sur le film (Futirikon Films, Mac Guff Ligne, Trixter et LuxAnimation), qui a bénéficié d'un budget total de 12 millions d'euros. Le résultat est convaincant, avec une animation d'une grande qualité et très originale.
C'est Vincent Lindon qui prête sa voix à Lian-Chu dans la version française, alors que Patrick Timsit interprète Gwizdo, Amanda Lear Gildas, et Philippe Nahon le seigneur Arnold. Dans la version anglaise, la voix de Lian-Chu n'est autre que celle de l'acteur américain Forest Whitaker, récompensé l'an dernier par l'Oscar du meilleur acteur pour le rôle du dictateur ougandais Idi Amin Dada dans le film de Kevin Macdonald, "Le dernier roi d'Ecosse".
Au final, "Chasseurs de dragons" nous emmène de surprise en surprise et s'avère assez savoureux. Il présente l'avantage d'être accessible et intéressant pour un public de tout âge, avec en prime une bonne dose d'humour et de poésie.

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