La vidéo nous vient de l'auteur Evan Puschak, alias le blogueur The Nerdwriter, et trace des parallèles entre les univers fictifs et notre monde qui invitent à la réflexion.
Prenant notamment exemple sur Le Seigneur des Anneaux ou Le Trône de Fer, il affirme que la création d'univers fictifs (worldbuilding), un ingrédient souvent essentiel dans les œuvres de fantasy, occulte le message, les mots. Les lecteurs (ou les spectateurs) s'intéresseraient davantage à la suite de l'histoire, aux éléments qui permettent de combler les lacunes dans la connaissance de ce monde fictif qu'à la façon dont les auteurs nous communiquent ces éléments. Les lecteurs deviennent alors des participants passifs face à l'histoire qui leur est racontée et, pour Evan Puschak, ce n'est pas toujours une mauvaise chose de lire uniquement dans le but de s'évader. Le problème, c'est que la lecture implique toujours un jeu rhétorique entre l'auteur et le lecteur, qui devrait nous forcer à étudier la manière dont le langage et la communication fonctionnent, parce que le même type de jeu rhétorique a lieu dans notre propre monde. Certes, notre monde n'a pas été inventé de toutes pièces par un auteur, mais notre connaissance est souvent indirecte, nous arrivant par l'intermédiaire de discours politiques, des médias ou de campagnes de marketing. Ces moyens de communication sont utilisés dans des buts divers, mais toujours par des gens ayant un intérêt bien précis en tête. Selon Puschak, en restant passifs face à ce type d'informations sur notre monde, nous laissons ces gens nous imposer leur propre vision et participons ainsi au statu quo. Il craint que notre fascination pour la création d'univers fictifs reflète ou, pire, encourage cette attitude passive.
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