Masquarade

Dix-huitième livre des Annales du Disque-monde et cinquième roman du cycle des sorcières de Lancre, l’intrigue de Masquarade se déroule après les évènements de Nobliaux et Sorcières et voit Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg désireuses de partir en recherche de celle permettant de reformer le traditionnel trio formé par la jeune fille, la mère et… l’autre. Le principal écueil étant que la jeune fille en question, Agnès « Perdita X. » Créttine, dotée d’une voix peu commune, est partie tenter sa chance au sein de l’opéra d’Ankh-Morpork.
Cet ouvrage voit en effet Pratchett parodier avec un plaisir évident le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux en gardant les principaux aspects de l’intrigue policière et en amplifiant comiquement situations et personnages. Si la connaissance de ce dernier permet au lecteur d’apprécier davantage le sel de certaines situations, elle ne s’avère toutefois pas indispensable pour profiter du livre. Critique de l’importance donnée aux apparences, satire enlevée du milieu de l’Opéra, Masquarade donne au fil de ses pages une importance plus grande, bienvenue, à Nounou Ogg tout en accordant à Mémé Ciredutemps des moments - cet échange avec la Mort- contribuant une fois de plus à faire d’elle un des personnages les plus emblématiques de toute l’œuvre de Pratchett.
Sans lenteur ni temps morts, contrairement à certains volumes des Annales, servi comme souvent chez l’auteur par une galerie réussie de personnages secondaires et bénéficiant de répliques faisant régulièrement mouche, Masquarade, sans être forcément l’ouvrage le plus marquant du cycle des Sorcières, en est une étape appréciable.