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High Society

Tome 1 du cycle : Cerebus
ISBN : 978-284999080-3
Catégorie : Bd
Auteur/Autrice : Dave Sim (Proposer une Biographie)

Débutée en 1977, Cerebus est une saga culte qui se termine en 2004, soit un graphic novel de quelques 6000 pages. Pendant toutes ses années, Dave Sim nous fait partager la vie de Cerebus, un oryctérope à la moralité trouble, parfois sympathique, parfois impitoyable, souvent grossier, alcoolique, misanthrope.
Enfin traduit en langue française, Cerebus est devenu au fil des ans une œuvre culte à l’humour noir très grinçant, constamment alimentée par des références littéraires et bédéphiliques variées


Critique

Par Gillossen, le 05/10/2010

Véritable OVNI littéraire, le Cerebus de Dave Sim est enfin arrivé en France depuis quelques semaines maintenant, à travers un tome 2, choix éditorial contestable mais justifié par l’éditeur (l’auteur lui-même avait publié ce recueil avant le premier chronologiquement parlant), plus que copieux.
Une chose est sûre, il n’est pas facile à aborder : pensés au départ comme une sorte de parodie de Conan, croisant des personnages aussi particuliers que Elrod de Melvinbone, Cerebus et son univers prennent une toute autre tournure à l’occasion de ce deuxième tome, qui donne le ton de la série telle qu’elle se développera et évoluera par la suite.
Figure désabusée, le porc terreux n’a pas encore renoncé à toutes ses aspirations pour autant lorsqu’il arrive dans la Haute Ville. Nous suivons alors Cerebus dans des aventures mélangeant aussi bien finances que manigances politiques et autres séquence plus tournées vers l’action ou la parodie, la ville pouvant compter sur les interventions d’une sorte de « super-héros » pourfendeur du capitalisme !
Oui, fatalement, présentée ainsi, la série semble on ne peut plus bizarre. Et elle l’est. Il est d’ailleurs facile de décrocher, surtout passée une introduction relativement accrocheuse, lorsque le récit donne ensuite rapidement l’impression de partir dans tous les sens. Le lecteur doit donc faire preuve d’un réel effort de concentration pour pénétrer véritablement dans cet univers sombre et souvent amèrement ironique. Les dialogues eux-mêmes ne cèdent rien au format bande dessinée, ne simplifiant en rien leur propos. Ceux-ci ont d’ailleurs dû jouer quelques tours au traducteur, Sim n’hésitant pas à s’exprimer dans un langage très particulier.
Si l’auteur a probablement gagné en maturité et en cohérence par rapport à ses premiers épisodes décousus, l’album doit néanmoins composer avec un certain nombre de sautes de rythme, sans que l’on puisse mettre en cause néanmoins les états d’âme de Cerebus, qui va peu à peu se laisser gagner par l’appât du gain et la folie du pouvoir. Et, évidemment, le destin ne le laissera pas tranquille…
Même sans connaître la saga depuis longtemps, alors qu’elle s’est terminée en 2004 aux Etats-Unis après 16 volumes, il apparaît à l’évidence que David Sim s’impose comme un trublion radical, à l’image de son personnage et des épreuves traversées par celui-ci au fil de ces 500 pages (!) de BD, loin de faire de lui un être meilleur pour autant. Les bons sentiments n’ont pas leur place ici.
Son trait est lui aussi atypique en diable, ce qui lui permet d’ailleurs de ne pas avoir (trop) vieilli. Le noir et blanc est loin d’être épuré, l’auteur n’hésitant pas à avoir recours aux aplats, sans compter quelques expérimentations de mises en page jetées au visage du lecteur. On imagine que Vertige Graphic et l’imprimeur ont eu de quoi s’amuser pour retranscrire tout cela ! Il faut d’ailleurs espérer pour l’éditeur que la série trouve son public, même si son prix (35 euros) et sa dimension tout sauf accessible d’emblée le réserve sans doute à un lectorat restreint.

8.0/10

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