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Un Homme d'ombres

Titre VO: A Man of Shadows

Tome 1 du cycle : Les Enquêtes de John Nyquist
ISBN : 978-237049078-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Noon, Jeff
Auteur/Autrice : Surgers, Marie

Ici les horloges tournent et ne sont jamais les mêmes. Le temps s’emballe, se règle et se dérègle d’une rue à l’autre, sous un ciel que personne n’a jamais vu. À la place, une voûte gigantesque de pure lumière, un dôme d’éclairages artificiels supprimant toute zone d’ombre, sans interruption. Bienvenue dans l’enfer de Soliade, cette ville embrasée où tous courent après les innombrables lignes temporelles.
John Nyquist, détective privé, est engagé pour retrouver Eleanor Bale, une jeune fugueuse de dix-huit ans. Dans quel recoin a-t-elle bien pu se cacher, alors qu’il n’existe aucun lieu épargné par la lumière ? Dans les ténèbres de Nocturna ou bien plus loin encore, au-delà des frontières de cette citédouble ? Pour Nyquist, il ne s’agit pas d’une affaire de routine : à ses trousses, un serial killer invisible surnommé le Vif-Argent sème la panique.
Au cours de son enquête, John Nyquist s’aventurera jusqu’au Crépuscule, cet entre-deux abominable où grouillent la menace et les silhouettes obscures,afin de sauver Eleanor… et probablement la ville tout entière.

Critique

Par Gillossen, le 19/04/2021

Les premières pages d’Un homme d’ombres pourraient presque - presque - nous faire croire que nous avons affaire là à un polar assez classique, avec bien sûr un cadre urbain et un privé, John Nyquist, blasé et pour ainsi dire sans attaches, comme tant d’autres avatars de ce genre littéraire avant lui.
Notre “héros” constitue sans doute le seul bémol de l’ouvrage car même si cette histoire n’est clairement pas centrée autour de lui et s’il ne démérite pas, ce n’est certainement pas lui qui nous fera la plus forte impression, même une fois au bout de ce voyage. 
Mais voilà, cette enquête relativement simple en apparence - retrouver une adolescente fugueuse - d’une part se révèle suffisamment prenante pour titiller notre curiosité et, d’autre part, prend place dans un cadre qui donne tout son sel au roman. Jeff Noon nous entraîne en effet au cœur d’une cité ouvertement New Weird. Connaissez-vous beaucoup de villes victimes de crashs temporels ? Soliade a quelque chose d’indescriptible, même si l’auteur parvient à donner vie à son caractère singulier avec talent. On ne sait jamais exactement où l’on se trouve, on ne sait jamais trop quand a lieu cette histoire, et ce n’est rien de le dire, puisque le temps représente une composante, pour ne pas dire une denrée - majeure dans cette ville tout comme dans ses environs immédiats. Il n’est pas (tellement) question de paradoxes mais avant tout de l’écoulement de celui-ci, de comment certains voudraient le dominer. Des thèmes toujours fascinants mais qui n’écrasent pas ce qui reste finalement une histoire de famille, celle des Bale. Le destin complexe de la jeune Eleanor a quelque chose de touchant, pour ne pas dire tragique. 
Au cours d’une intrigue finalement ramassée - en nombre de personnages comme en quantité de rebondissements, qui ne sont pas déclinés à l’infini pour rien, Noon nous confronte à nombre de concepts ou de trouvailles - le kia, Vif-Argent, les différents types de temps, etc… - qui résonnent sous le crâne du lecteur. Son écriture, le plus souvent sèche et efficace, sait se faire aussi beaucoup plus lyrique, le temps de quelques respirations bienvenues, qui contribuent d’ailleurs à étoffer encore cet univers soigneusement brodé. 
Les cinquante dernières pages se lisent d’une traite et nous emportent vers une conclusion à la fois pleinement satisfaisante et qui sait entretenir une part de mystère par-dessus le marché. Soliade, Crépuscule et la brume, tel un labyrinthe mouvant dont Nyquist aurait perdu la clé… ou plutôt les clés.  
Si la New Weird n’a jamais connu le succès que ses meilleurs représentant auraient “mérité” et si elle n’est jamais devenu un courant majeur, on ne peut que féliciter la Volte d’être allé cherché cette belle trouvaille dans le catalogue des anglais d’Angry Robot.

8.0/10

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