Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Romans Fantasy > Summerland


Summerland

ISBN : 978-237686475-2
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Rajaniemi, Hannu
Traduction : Houesnard Annaïg

Le deuil appartient au passé. Le meurtre est obsolète. Mourir n’est qu’un début.
En 1938, la mort n’est plus crainte, mais exploitée.
Depuis la découverte de l’au-delà, l’Empire britannique a étendu son emprise jusqu’en Summerland, un lieu uniquement peuplé de personnes récemment décédées. Cependant, la Grande-Bretagne n’est pas la seule à vouloir exercer une mainmise sur la vie après la mort. Les Soviétiques ont des espions en Summerland et disposent des moyens technologiques pour créer leur propre dieu.
Lorsque Rachel White, agent du SIS, obtient des informations sur une taupe soviétique, elle donne l’alerte, mettant sa carrière en péril. L’espion en question a des amis haut placés, et elle va devoir agir en solo si elle veut le coincer.
Mais comment attraper quelqu’un qui est déjà mort ?

Critique

Par Gillossen, le 23/08/2018

Hannu Rajaniemi est un auteur finlandais et écrivant en anglais qui n’est pas vraiment un inconnu : si sa trilogie “Jean le Flambeur” n’est malheureusement pas arrivée à son terme en France aux éditions Bragelonne (qui se sont arrêtées au premier tome, avec Le voleur quantique), il n’en toutefois fut pas de même ailleurs et Rajaniemi s’est vite retrouvé propulsé, voilà quelques années maintenant, comme l’une des étoiles montantes de la Science-Fiction mondiale. 
N’ayant jamais lu une ligne de sa plume avant ce nouveau roman, je ne saurai me montrer aussi catégorique, mais après avoir terminé d’une traite ou presque Summerland, je dois dire que me voilà tout à fait prêt à le croire. Si certains pourraient éventuellement classer Summerland en SF, nous préférons le voir à la croisée des genres. Après tout, l’époque comme les thèmes exploités, spiritisme en tête, pourraient tout autant le rapprocher de sous-catégories comme le “dieselpunk” et autres, le tout lorgnant ouvertement sur le roman d’espionnage. 
Au-delà de ces nuances de catégorisation pure, il faut surtout noter que le roman réussit à brasser, en un nombre de pages finalement limité (à peine 300), des notions et des concepts de haut vol, à la base d’un imaginaire puissant, à la hauteur d’un China Miéville ou d’un Tim Powers au meilleur de sa forme. Et le tout en demeurant tout à fait distrayant, pour ne pas dire haletant. On peut le lire pour se divertir tout en y trouvant des considérations plus intimes à méditer mais tout aussi complexes.
L’auteur se refuse qui plus est à mâcher le travail au lecteur : il revient donc à ce dernier de prendre peu à peu ses marques dans un univers où il est désormais courant de communiquer avec les entités et les esprits de l’Au-delà. A vous aussi de vous questionner au passage sur vos propres croyances envers des notions comme justement la vie après la mort ou la nature de l’âme humaine. 
Il faut ainsi creuser déjà assez loin pour trouver de quoi redire sur un plan plus général : pour les amateurs de romans d’espionnage, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de forcément ébouriffant à ce niveau sur le strict plan du déroulement de l’intrigue, malgré quelques surprises savamment vendues. De même, certains seconds rôles demeurent un peu falots.
Pas de quoi nous retenir dans nos envies, loin de là, d’autant que le reste de la distribution se distingue là aussi par ses nuances et des personnalités marquées (que les protagonistes soient vivants… ou pas !). Ils sont crédibles, à l’image d’ailleurs de l’univers fascinant dans lequel ils évoluent. 
Une vraie réussite, parfois de haute volée, toujours de haute tenue. 

Mise à jour du 29/06/2022 : 
La traduction française du roman arrive le 8 juillet aux éditions ActuSF. Notre chronique ci-dessus est celle d’origine basée sur la version originale, elle n’a pas été retouchée. 

Discuter de Summerland sur le forum.



Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :