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Sorrowland
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Solomon, Rivers
Vern est enceinte de sept mois et décide de s’échapper de la secte où elle a été élevée. Cachée dans une forêt, elle donne naissance à des jumeaux, et prévoit de les élever loin de l’influence du monde extérieur.
Mais, même dans la forêt, Vern reste une proie. Forcée de se battre contre la communauté qui refuse son départ, elle montre une brutalité terrifiante, résultat de changements inexplicables et étranges que son corps traverse.
Pour comprendre sa métamorphose et protéger sa petite famille, Vern doit affronter le passé et l’avenir. Trouver la vérité signifiera découvrir les secrets du culte qu’elle a fui, mais aussi l’histoire violente de Amérique qui l’a produit.
Critique
Par Gillossen, le 27/04/2022
Après Les Abysses, Rivers Solomon nous revient déjà dans la langue de Molière, avec Sorrowland, tout juste sorti l’an dernier de l’autre côté de l’Atlantique.
Tout d’abord, difficile de classer précisément ce roman dans un domaine littéraire bien défini. Le voici chroniqué sur Elbakin.net, mais très honnêtement, nous aurions pu tout aussi bien décider que ce n’était pas une parution pour nous, et ce sans que l’on puisse nous accuser d’avoir oublié une sortie fantasy incontournable.
Solomon ne s’embarrasse pas de considérations de ce type, pas plus que de retenir ses coups. Les premiers chapitres, en pleine forêt, évoque notamment un fantastique feutré, avant de basculer… on ne sait pas trop vers quoi. L’absence de certaines explications, le flou, appelons les choses par leur nom, pourraient toujours nous permettre donc d’aborder ce roman dans nos colonnes, alors que l’on pourrait aussi bien s’estimer dans un épisode de… difficile à dire, là encore.
Quelque part, le roman est plus classique que Les Abysses, sur le fond. Mais les personnages restent au centre de l’intrigue, en particulier évidemment Vern, qui bouffe littéralement le papier, dans ses rapports avec ses deux enfants, avec l’humanité en général, entre trahisons et envie de se battre, toujours. Comme toujours justement, Rivers Solomon n’hésite pas à multiplier les uppercuts adressés à l’histoire des Etats-Unis, mais n’en fait pas quelque chose qui pèse sur l’histoire. C’est le parcours intime et à vif de Vern qui demeure au cœur du roman. On pourrait dès lors trouver, en conséquence, que le dernier tiers met de côté certains personnages, que tout va très (trop ?) vite, et de façon presque trop facile, mais le récit n’en demeure pas moins haletant.
L’ouvrage se conclut sur une fin ouverte et, au bout du compte, non dénuée d’un certain espoir. De quoi laisser les lecteurs poursuivre leur route en compagnie de leurs réflexions, au-delà de ses dernières lignes puissamment évocatrices. Car comme la plupart des bons romans, on repense à ce livre encore plusieurs jours avoir l’avoir refermé…
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