La sortie américaine de Coraline le 6 février prochain marquera la fin d’une collaboration de longue haleine entre deux hommes. L’un est cinéaste, réalisateur extraordinaire de L'Etrange Noël de M. Jack et James et la pêche géante ; l’autre, un des écrivains et scénaristes les plus en vue de la scène fantastique britannique.
Au cours d’une nouvelle interview, le réalisateur Henry Selick est revenu sur ces années de travail et de coopération, depuis le jour où Neil Gaiman lui donna sa bénédiction de porter au grand écran son roman Coraline.
J’ai commencé par être excessivement fidèle, et mon premier jet se présentait comme si j’avais collé le livre dans une machine et lui avais fait sortir un scénario. Ca n’a pas marché. Neil n’était pas satisfait. Bill Mechanic, le producteur, n’était pas satisfait. Moi non plus se rappelle Henry Selick. Il a alors décider de prendre un peu de distance en partant seul aux États-Unis. Ce qui lui a permis de se détacher davantage du livre, de réinventer l’histoire, et d’imaginer d’autres éléments comme le jeune voisin Wybie.
Je pense que la raison principale, c’est qu’il y a une finesse, une subtilité, que Neil Gaiman peut vraiment exploiter avec sa magnifique écriture mais qui ne peut pas être pleinement retranscrite à l’écran. C’est pour cela que, par exemple, la noirceur de l’histoire s’installe plus lentement dans le film que dans le roman.
Il a donc fallu prendre certains risques, avec des fans qui attendaient au tournant. Fans qui ne pourront qu’être rassurés par l’enthousiasme de Neil Gaiman. Pour preuve, Henry Selick lui a montré le film, ainsi qu’à sa famille et ses amis (...) Sa femme, ses amis, son docteur, tous étaient présents. Je pense qu’on l’a vraiment touché. Je crois qu’il aime beaucoup le film. Et toute l’équipe en est très heureuse.

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