Une vaste question qui nous occupe depuis longtemps, sur le forum par exemple.
Pour y répondre le temps d'une table ronde de près d'une heure, Peter Orullian, Robin Hobb, Patrick Rothfuss, Peter V. Brett et... le héros de Merwin Tonnel, Steven Erikson étaient tous présents à Seattle le week-end dernier.
S'il fut aussi question par exemple de la nature du personnage de Superman, Patrick Rothfuss fait notamment remarquer l'importance du rôle du "grand méchant" de l'histoire ou de l'évolution des héros au fil de leurs aventures, qu'il s'agisse d'un parcours intérieur ou pas. Le fait de voir ces personnages se retrouver confrontés à des choix déchirants apparaît aussi plus vital que de créer un monde plein de races ou de langages inventés. Tout est aussi une question de point de vue : on ne voit jamais personne acheter quoi que ce soit chez Tolkien (NDG : ce qui n'est d'ailleurs pas très vrai...) et cela peut paraître étrange en y réfléchissant, mais cela n'aurait aucun intérêt par rapport à l'angle choisi par l'auteur, plus attiré par le langage que par l'économie.
Pour Peter V. Brett, ce qui rend chaque auteur unique est de briser les règles qui semblent gravées dans le marbre dans le domaine de la fantasy épique, en expérimentant par exemple sur la magie, etc, etc... Même s'il vaut mieux s'en tenir ensuite à ses propres règles par souci de cohérence interne. Robin Hobb, quant à elle, pointe du doigt le fait de se montrer le plus précis possible concernant les choses "de base" qu'un auteur peut facilement vérifier, car si vous racontez des bêtises sur comment monter à cheval, quelqu'un qui le remarquerait aura tendance à ne plus vous croire quand vous parlerez ensuite de... dragons. Au final, une conversation fort agréable à suivre - Rothfuss sait clairement charmer un auditoire, quitte à éclipser un peu ses comparses au passage - à écouter/voir en anglais malheureusement, évidemment.

Discuter de la fantasy épique sur le forum