Diana Gabaldon (ci-contre) et George R.R. Martin, tous les deux opposés à laisser ce genre de liberté aux apprentis écrivains, viennent en effet de relancer les discussions autour du sujet.
Le second a posté il y a quelques heures un long message sur son blog, après avoir suivi une très très longue discussion lancée sur celui de la première citée. Martin ne condamne pas les fans désireux d'écrire dans l'univers de l'un de leurs auteurs préférés, ou les auteurs qui, eux, acceptent le phénomène, mais demande que le même respect soit accordé à ceux qui, comme lui, préfèrent que l'on n'utilise pas ses créations.
Il rappelle aussi que, dans sa jeunesse, le terme "fan fiction" désignait simplement des écrits réalisés par des auteurs et qu'il ne lui serait jamais venu à l'idée de reprendre les personnages ou l'univers d'un auteur sans en avoir l'autorisation. Il évoque aussi ce qui est arrivé à Marion Zimmer Bradley il y a plus de vingt ans maintenant. Encourageant de longue date la fanfiction, en lisant et donnant même des conseils à certains de ses fans, elle se rendit compte un jour que l'un d'eux avait utilisé la même idée que celle qu'elle développait dans le roman qu'elle écrivait à cette époque. Après avoir pris contact avec la personne concernée, lui avoir exposé le problème, et lui avoir même proposé un dédommagement, elle préféra purement et simplement renoncer à ce roman quand elle se vit répondre que la fan voulait voir son nom en couverture et la moitié de ses émoluments.
Bien sûr, il s'agit d'un incident, et pas d'une généralité, mais Martin poursuit sa démonstration en comparant deux auteurs contemporains, Edgar Rice Burroughs et H.P. Lovecraft. Le premier, protégeant ses créations, tel que Tarzan ou John Carter, est mort millionnaire. Le second, laissant à tout le monde ou presque le loisir d'utiliser son œuvre, dans la pauvreté. On pourra trouver la comparaison quelque peu abrupte, mais l'auteur du Trône de Fer tient à faire remarquer qu'une fois la porte entrebâillée, il est difficile pour un auteur de revenir en arrière. En effet, s'il laissait les fans faire, pourquoi protester si un éditeur décidait de faire fi lui aussi du copyright et de publier un roman situé dans l'univers du Trône de Fer écrit par autrui ?
Un débat sans fin, certes, mais, après tout, nous sommes en week-end, n'est-il pas ?

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