Dhampir est l'exemple même du roman bancal dont les influences multiples finissent par peser sur lui au point de donner lieu à un certain affaissement de l'ensemble.
Si son point de départ s'avère relativement intrigant, malgré son fort parfum de Bit-Lit vampirique générique, ses auteurs ne parviennent jamais à "hausser le ton" pour captiver concrètement le lecteur par le biais d'un récit dense et rythmé.
Au contraire, ledit récit s'enlise rapidement, plombé par un certain nombre de coïncidences qui débordent vite toute la bonne volonté du monde du plus crédule des lecteurs. Répétitive et manquant de nerf, l'intrigue ne passionne guère, malgré un cadre plus original que le tout-venant de la littérature vampirique, avec un premier degré appréciable (non sans quelques pointes de second degré).
Et pourtant, le roman en lui-même peut compter sur quelques qualités non négligeables, à l'image de ses personnages, en particulier les antagonistes de l'histoire, étonnamment fouillés, en tout cas, bien plus qu'on ne l'aurait cru en lisant les premières pages. Les auteurs essaient également régulièrement de tirer leur histoire vers le haut, par petites touches plus ou moins bienvenues, mais, une fois encore, jamais le lecteur ne ressent la petite étincelle qui aurait pu faire basculer le roman du bon côté et surtout éviter l'impression que tout l'intérêt du roman réside dans ses 50 dernières pages.
En partant du même canevas, c'est une tout autre histoire qui aurait pu être brodée, afin d'exploiter pleinement le potentiel des concepts mis en place ici. Dommage, car, en l'état, on ne peut pas dire que l'on se passionne vraiment pour Magirie et son destin contrarié, qui demeure beaucoup trop banal au final.
Kevin J. Anderson est censé avoir dit de ce roman qu'il s'agissait d'un mélange entre le Seigneur des Anneaux et Buffy. Rien que ça. Décidément, les "blurbs" sont une fois de plus à mettre en doute, quoi que l'on pense par ailleurs des romans dudit Anderson...
— Gillossen