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Deathbringer

Pas de couverture

Résumé

Dans un univers médiéval où règnent forces occultes et désolation, deux destins s'entrelacent sans que leurs protagonistes le sachent encore. D'un côté, un guerrier solitaire qui traverse des terres dévastées, poursuivi par un passé qui attire sur lui de dangereux ennemis. De l'autre, une jeune inquisitrice qui explore son héritage païen pour découvrir la vérité sur ses origines.
Leurs chemins convergent face à une menace commune, un dévoreur de mondes qui corrompt les âmes et anéantit toute vie sur son passage. Seule leur alliance, forgée dans l'urgence et le chaos, pourra peut-être stopper cette entité maléfique.

Caractéristiques

Auteur(s): Ismaël Legrand
Tome: 1
Type: BD
ISBN: 9782413078128

Chronique

Dans un monde sombre dominé par une religion toute-puissante, la Sainte Mère traque sans relâche sorcières et mystiques refusant de se plier à son dogme. Un inquisiteur sillonne ainsi les terres pourchassant les hérétiques, accompagné d’Henge, une jeune païenne recueillie enfant et élevée dans la foi afin de servir la chasse aux impurs. Mais cette dernière est troublée par de violentes visions, celles d’un guerrier solitaire avançant au milieu de terres ravagées, attirant à lui une nuée d’ennemis. Hanté par son passé, cet homme semble déterminé à affronter une menace indicible, échappée d’une prison magique et désormais tapie aux frontières de la réalité. Quel lien unit ces deux figures que tout semble opposer ? Et auront-ils la force de faire face à un mal ancestral ?
Pour son premier album, Ismaël Legrand s’approprie avec gourmandise les codes de la dark fantasy. Sorcellerie, occultisme, nécromancie, lutte entre le Bien et le Mal, fanatisme religieux et perversion du pouvoir s’entremêlent pour donner naissance à un récit évidemment sombre, brutal et imprégné d’une noirceur qui concerne autant l'humain que le surnaturel. L’ensemble évoque un véritable creuset de tropes bien connus du genre, assumés et revendiqués.
La grande force de l’album réside toutefois avant tout dans son aspect graphique. Le noir et blanc, d’une radicalité frappante, tranche comme la lame du guerrier lorsqu’elle s’abat sur la chair corrompue de ses adversaires. Chaque planche témoigne d’une mise en scène maîtrisée, qu’il s’agisse de scènes d’action déchaînées ou de séquences plus posées. Le trait fourmille de détails, de quoi donner de l'épaisseur à cet univers graphique.
Tout n’est cependant pas irréprochable. À vouloir embrasser l’ensemble des motifs emblématiques de la dark fantasy, le récit peut parfois sembler un peu chargé, voire convenu, au risque de perdre momentanément le lecteur. Mais ces légers déséquilibres tiennent davantage de l’excès d’enthousiasme que d’une réelle maladresse d’écriture, et trahissent surtout une générosité certaine.
Sorti relativement discrètement, l’album surprend par sa maturité graphique et sa force d’évocation. Malgré quelques aspérités sur le plan narratif, cette première publication s’impose comme un coup d’éclat prometteur et place d’emblée Legrand parmi les auteurs à suivre de près dans ce registre.

Myrgrim