Un nouveau roman de Michael Moorcock - paru au Royaume-Uni en 2001 - intrigue toujours, à tout le moins. Quand, en plus, on lui associe Storm Constantine, réputée pour ses ambiances gothiques... On peut s'attendre à une rencontre plutôt percutante !
Aussi sort-on de cette lecture légèrement déçu, il faut bien l'avouer. Bien sûr, on retrouve le concept du Champion Eternel, que le créateur d'Elric a su manipuler avec tant de talent au fil des ans, jusqu'à La Fille de la voleuse de rêves, démontrant s'il était besoin le chemin parcouru.
Le duo formé avec Constantine ne se remarque pas de façon très marquée, ce qui après tout, ne constitue pas forcément un point négatif, leurs deux styles se mariant harmonieusement.
Non, le regret principal vient de l'histoire elle-même. Dotée d'un cadre ambitieux et potentiellement des plus prenants, l'action semble se dérouler le plus souvent trop vite, ne faisant par moments qu'effleurer des évènements et personnages que l'on aurait souhaité voir plus développés. Ce qui est d'autant plus dérangeant lorsque tout cela n'est pas non plus d'une folle originalité, dans le propos comme dans la manière de le mettre en avant. (Un héros malgré lui, un univers à sauver, un couple improbable et pourtant...)
Mais pour autant, il ne s'agit pas d'un mauvais roman ! Il se lit vite et facilement, on rentre dans l'histoire pour ne plus la quitter avant sa conclusion. On traque les petits détails, des allusions, et on apprécie toujours de pénétrer dans le Multivers et ses réalités fluctuantes...
En somme, un Moorcock mineur et quelque peu décevant par rapport aux Von Bek ou celui cité plus haut, mais un ouvrage néanmoins pas dénué de qualités !
— Gillossen