Sorcier de Sang

Quatrième et dernier livre de la série Ars Obscura, Sorcier de Sang possède les qualités et les défauts de ses deux prédécesseurs, qui nous avait laissé quelque peu sur notre faim après le premier tome.
Les événements s’enchaînent sans faiblir, gagnant même en puissance et en intensité au fur et à mesure que l'intrigue se dirige vers sa conclusion. Elegast mis hors d'état de nuire, l'affrontement se focalise désormais sur Vakt, de loin la figure la plus inquiétante - et en cela une des plus réussies - du cycle. Tout le roman tend donc, dans un rythme soutenu, à préparer à cette ultime confrontation. Il est toutefois difficile de trembler pour les héros, car la survie ou la mort de ceux-ci se devine aisément et s'avère donc assez prévisible, ce qui amoindrit la portée de leurs destins respectifs.
Quelques passages sont toutefois à souligner : les batailles demeurent très visuelles et raviront sans doute certains lecteurs, mais c'est l’aperçu, bien que succinct, de l'Autre Monde, qui ravive ici la curiosité. Son traitement s'avère toutefois assez superficiel et mériterait davantage de profondeur mais là n'est pas l'objet du cycle. Sorcier de Sang demeure un bon divertissement et une lecture agréable portée par quelques dialogues faisant mouche.
L'ensemble, plaisant, est toutefois assez vite oublié et bien que trouvant sa place sur une étagère, est loin d'atteindre le niveau de qualité auquel Lunes d'encre nous a habitué en fantasy.