Le Roi des rats est le premier roman de China Miéville, et il constitue sans aucun doute une franche réussite, même si ceux qui connaissent déjà l'auteur pourraient rester quelque peu sur leur faim.
Miéville est très à l'aise dans l'urban fantasy, l'univers de son livre se rapprochant beaucoup du Neverwhere de Neil Gaiman, mais parvient à s'en détacher peu à peu pour se créer son identité propre, grâce au talent de Miéville, alliant une imagination stupéfiante à un style foisonnant, chargé, le tout saupoudré d'un grand talent.
La noirceur de Londres, la Londres des égouts, est magnifiquement rendue, et on se retrouve rapidement pris dans l'aventure, servie là aussi une fois de plus par une galerie de personnages vraiment formidables, du pauvre Saul (qui cache un lourd secret héréditaire) au mystérieux Roi des Rats, en passant par Natacha, Fabian, et un certain flûtiste, dangereux psychopathe originaire d'Hamelin...
L'histoire est bien ficelée, le rythme est quasi parfait, mais ce roman là n'atteint néanmoins pas le degré d'excellence de Perdido Street Station ou des Scarifiés. Peut-être est-ce dû en partie au fait que Miéville ait choisi de situer l'action à Londres, et non pas dans les Bas-Lags, son univers, le bridant peut-être et l'empêchant de pleinement "exploser", sans compter bien sûr l'aspect "premier roman".
Quoiqu'il en soit, pour les fans de Miéville et de fantasy urbaine, voilà un roman à ne pas rater.
— Anarion