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Le Voleur

Pas de couverture

Résumé

Imaginez une contrée aux accents ­mé­diterranéens:: champs d’oliviers, montagnes rocailleuses, soleil sec sur les murs épais de cités antiques. Au nord, de puissants pays continentaux:; au sud, l’immense Empire mède. Entre les deux:: une petite péninsule habitée de peuples aux noms grecs, qui partagent une langue, quelques dieux, mais sont divisés en trois royaumes:: Eddis, Sounis et l’Attolie.
Eddis, niché au cœur de la chaîne d’Héphestial, est un lieu isolé mais stratégique, fort d’une route commerciale essentielle et d’un atout humain inestimable. Le roi de Sounis rêve d’en conquérir la reine, dont l’alliance lui ouvrirait la voie vers l’unification de la péninsule. La reine d’Attolie, glaciale et redoutable, doit quant à elle lutter contre ses propres barons et déjouer les manœuvres des Mèdes, prêts à s’imposer à coups d’intrigues et de machinations.
C’est dans ce décor byzantin, fait de tractations, d’espionnage et de conflits ouverts ou feutrés, qu’intervient Gen, jeune voleur sounisien convaincu de pouvoir tout dérober – comme le Sceau royal, dont il s’est emparé dans les appartements du roi. Jeté en prison, il croupit jusqu’à ce que le plus puissant conseiller de Sounis, le Mage, lui propose un marché:: voler une antique relique en échange d’une ­possible libération.
Commence alors une incroyable saga, où coups d’éclat, mythes fascinants et jeux de pouvoir s’entremêlent. Une lecture qui, tome après tome, devient toujours plus épique, tendue et follement addictive jusqu’à sa conclusion magistrale.

Caractéristiques

Auteur(s): Megan Whalen Turner
Traducteur(s): Yoko Lacour
Type: Roman jeunesse
ISBN: 9782381962153
Titre original: The Thief

Chronique

Pour faire le lien avec mes camarades du podcast, la couverture d’un livre (ou l’édition de façon plus générale) peut – parfois – être une source de motivation dans l’impulsion d’achat. « Le Voleur », édité pour la première fois en France par les éditions Toussaint Louverture, en est le parfait exemple. 
Alors une interrogation nous traverse : un si beau travail d’édition peut-il être le reflet de la qualité du texte ? 
Catégorisé en « jeune adulte », il faut souligner l’exigence que demande la lecture de ce texte. Une exigence par le style de l’autrice. Le Voleur n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains, c’est indéniable. Alors, attention, la plume de l’autrice n’est pas « lourde », bien au contraire. Megan Whalen Turner dispose d’un style assez soutenu, parfois lyrique et toujours au service de son histoire. L’autrice n'est pas avare de descriptions permettant une mise en abime dans son imaginaire pouvant rappeler les contrées de la Méditerranée nous projetant pleinement dans les champs d’oliviers en compagnie de sa bande de « héros ». 
Le point d’orgue du roman et l’une des forces de la plume de l’autrice est la beauté des dialogues. Ils sont à la fois puissants, émouvants, drôles et mettent parfaitement en avant les différents protagonistes du roman. On prend un réel plaisir à assister à certaines joutes verbales entre Gen, le héros du roman, et le Mage. Deux personnages qui se complètent à merveille dans la quête qui est le fil rouge de l’intrigue. 
Avant de passer, justement, à l’intrigue. Parlons de Gen. Que dire sur lui ? Dès les vingt premières pages, on se rend compte que l’on à affaire à un « héros » (ou antihéros, cela dépend le point de vue) qui marquera les esprits des lecteurs.  Turner arrive à nous rendre sympathique un personnage que l’on pourrait qualifier d’imbuvable – voir-même de « petit con ! ». Oui, c’est le mot ! Gen a toujours réponse à tout, même lorsqu’il a tort. Gen a toujours un tour dans son sac, même si cela n’arrange pas sa situation. Gen cherche toujours à avoir le dernier mot et c’est ce qui le rend sympathique ! Sympathique parce que l’autrice – par l’exigence de sa plume – arrive à transmettre les faiblesses et doutes de son héros par cette attitude. De situations qui pourraient agacer, Turner arrive à nous faire sourire voire pouffer légèrement devant l’insolence de Gen. Ça fonctionne très bien. 
L’intrigue, de prime abord, est assez simple. Un voleur pris la main dans le sac est sorti de prison par le conseiller du Roi – le Mage – pour se lancer dans une quête afin de voler une pierre. Derrière cet aspect simpliste qui ne bouscule pas le genre, l’autrice cache un monde, une mythologie et surtout une tapisserie d’intrigues politiques bien plus riches. Cet ensemble se dévoile au fur et à mesure du roman, avec parcimonie, comme de belles gorgées de vins agrémentant le repas. On referme le roman avec le sentiment d’avoir mis le regard dans une fresque assez importante qui mérite de se plonger dans cet univers et l’on se met à comprendre pourquoi l’œuvre comportera six tomes. Sentiment renforcé par les quelques retournements de situation redistribuant les quelques cartes que l’autrice avait dévoilé. 
Le Voleur ne vient pas changer les codes du genre de la fantasy. Par des aspects très classiques,  l'autrice nous prouve qu’il ne faut pas révolutionner un genre pour écrire un très très bon roman, voir même un petit coup de cœur ! 
NB : il est impossible de conclure cette chronique sans mettre en avant le travail de la maison d’édition Toussaint Louverture. Au regard du prix, le travail d’édition est de toute beauté ! Avoir le livre entre les mains est un vrai plaisir 

Aerendhyl

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