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Perdido Street Station

Titre VO: Perdido Street Station (Ce Cycle est En Cours)

Auteur/Autrice : China Miéville
Perdido Street Station

Perdido Street Station - 1

Nouvelle-Crobuzon est une gigantesque cité industrielle, sombre, glauque et grouillante de vie, dans laquelle cohabitent de nombreuses races étranges, et où les bio-thaumaturges qui transforme les condamnés en hybrides mécaniques côtoient artistes et révolutionnaires, tout cela sous la domination d’un gouvernement irrémédiablement corrompu s’appuyant sur sa toute-puissante milice pour faire régner un semblant d’ordre.
Yagharek, homme-oiseau provenant d’un lointain désert, dont les ailes ont été arrachées en châtiment d’un crime impardonnable, parvient dans cette ville à la recherche d’un homme capable de lui permettre de voler de nouveau. Sa destinée s’entremêlera avec celle d’Isaac, bouillant scientifique en marge de sa communauté, de Lin, la khepri rebelle sachant sculpter sa salive comme nulle autre, et de Derkhan, idéaliste au service d’un journal révolutionnaire.
Mais, pendant ce temps, les bio-thaumaturges fous au service du gouvernement laissent échapper des créatures de cauchemar qui s’apprêtent à semer la terreur sur Nouvelle-Crobuzon…

Perdido Street Station

Perdido Street Station - 2

Alors que les gorgones recouvrent lentement Nouvelle-Crobuzon d’une chape de terreur, se nourrissant des passants de toutes races et peuplant les nuits des habitants de cauchemars sans fin, Isaac et ses amis recherchent désespérément un moyen d’éradiquer ce fléau, tout en échappant aux miliciens lancés à leur trousse par Buseroux et ses conseillers corrompus. Tandis que Lin, est retenue en captivité par le redoutable Madras.
Toutes les factions de la cité, depuis les mystérieuses Mainmises jusqu’à la terrible Fileuse, semblent impuissantes à lutter contre les gorgones. Isaac est sans doute le seul à détenir le moyen de les arrêter. Mais à quel prix ?


Critique

Par Cyrion, le 01/01/2005

Perdido Street Station fait partie de ces ouvrages qu’on peut qualifier de livre-univers. La mégalopole décrite par China Mieville est une merveille d’imagination, débordante de vie, de créatures étranges, d’inventions farfelues ou démoniaques. Si l’histoire en elle-même est particulièrement bien menée malgré un démarrage assez long, l’intérêt du texte réside surtout dans la description de toutes les facettes de la cité. Chaque chapitre est l’occasion de découvrir un nouveau quartier, une nouvelle race, ou un autre aspect des règles complexes qui régissent la vie des habitants de Nouvelle-Crobuzon.
Le premier tome peut sembler trop lent, car il est particulièrement descriptif. L’auteur s’attache surtout à faire découvrir Nouvelle-Crobuzon au lecteur, à introduire chacun des personnages, à semer les graines de l’histoire à venir. On a donc tout d’abord l’impression que l’intrigue est très loin d’être à la hauteur du cadre dans lequel elle se déroule. Elle s’emballe cependant à la fin du premier tome, et le second est purement jouissif, tant par la façon dont s’assemblent les différents morceaux du puzzle présentés dans le premier que par la découverte de certains des aspects les plus fascinants de Nouvelle-Crobuzon. Et si les gorgones peuvent sembler, au premier abord, être des créatures assez peu redoutables comparées aux monstres peuplant les cycles d’héroic-fantasy, leur véritable nature et le danger qu’elles font peser sur le monde se révèle pleinement par la suite.
L’ambiance rappelle quelque peu les ouvrages cyberpunk de William Gibson : les personnages principaux sont loin du profil classique du héros, ils sont pris malgré eux dans une tourmente au cœur de laquelle ils cherchent surtout à survivre. Ils ne sont que des pions ou des insectes aux yeux des groupes les plus puissants de la ville, et ne peuvent guère espérer y changer grand chose. Et si leur action peut se révéler efficace contre les gorgones, la vie continuera comme auparavant à Nouvelle-Crobuzon, et ils seront rapidement oubliés. Tandis que les puissants continueront à gouverner, à comploter ou à trafiquer sans que cet épisode n’ait rien changé à leurs habitudes. Tout ceci contribue à créer une atmosphère particulièrement sombre. L’espoir existe, bien sûr. Mais il reste limité.
L’écriture est particulièrement travaillée, et fourmille de morceaux de bravoure. Certains passages, tels que la rencontre avec la Fileuse ou la prise de conscience du premier artefact sont de petits chefs-d’œuvre.
Le livre lui-même est à la croisée des genres. Son cadre, proche de la révolution industrielle, rappelle les textes steampunk tels que La Machine à différences de Sterling. Le foisonnement de races étranges vivant en relative harmonie se rapproche du Majipoor de Silverberg ou des Ombres d’Abyme de Gaborit. Tandis que les bio-thaumaturges et leurs inventions démentielles font irrésistiblement penser aux savants granbretons de Hawkmoon.
Au final
, Perdido Street Station est une œuvre qui mérite vraiment d’être découverte. Bien loin de la plupart des clichés, on a ici un univers riche et original, une intrigue bien menée et des personnages très attachants, tout cela servi un style particulièrement ciselé. En bref, un régal pour quiconque ne sera pas rebuté par l’aspect très descriptif du premier tome et l’ambiance noire qui se dégage de l’ensemble.

8.5/10


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