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Le Clan des Otori

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Chronique

Cette histoire se passe donc dans un Japon imaginaire, ce qui rapproche le livre des oeuvres de fiction pseudo-historiques, mais il s'agit aussi d'un livre de fantasy. En effet, si l'arrière-plan reste relativement réel et dénué de mythologie, l'introduction de certains éléments tels que les pouvoirs surnaturels de la Tribu mettent en place des bribes de magie qui relèvent de la fantasy.
Le clan des Otori était prévu à la base pour s'adresser à un public relativement jeune mais au final il s'avéra que le lectorat était bien plus vaste qu'il n'était initialement prévu. Ce constat est dû d'une part à l'excellente qualité d'écriture de Lian Hearn qui a su alterner habilement les moments de calme et les multiples rebondissements scénaristiques au gré de l'évolution de ses héros. D'autre part, les thèmes abordés et certains passages résolument sombres conduisent à classer ce livre plutôt comme un roman pour adultes, même si globalement le ton reste moins solennel.
Le scénario est bien traité en dépit de quelques tours de "passe-passe" de l'auteur pour permettre d'éviter certains écueils. Les héros quant à eux ne sont pas en reste, sans manichéisme excessif, et leur évolution est particulièrement intéressante. Ainsi, Kaede qui au départ semblait partie pour incarner la frêle jouvencelle énamourée acquiert au fur et à mesure plus de profondeur et de complexité pour aboutir à créer un personnage phare de la série. La lente progression de Takeo ou le retrounement de loyauté de Shizuka de la Tribu constituent aussi des moments forts pour aboutir à une galerie de personnages hauts en couleur.
Le fond japonais de l'histoire n'est pas bafoué, avec un brin de poésie et une bonne connaissance de la culture nippone. Et pourtant, le dépaysement n'était pas tout à fait au rendez-vous. En effet, à la différence de La trilogie de l'empire de Feist ou du frère initié de Sean Russel, on ne ressent pas cette ambiance asiatique si particulière avec son propre mode de pensée. Plutôt l'impression de retrouver une histoire à l'état d'esprit résolumment occidental mais revêtu d'une bonne couche d'exotisme.
Le clan des Otori reste un cycle à lire pour tous les amateurs de culture asiatique ainsi que pour tous ceux qui sont avides d'histoires bien menées avec une touche d'originalité et une très bonne qualité de narration. 
Dans le quatrième volume, les années ont passé et les enfants de Takeo ont grandi pour former une famille unie mais poursuivie par un sombre destin sur une terre enfin en paix. La galerie des personnages est toujours aussi attachante avec des héros décrits avec finesse où leurs défauts sont aussi leurs faiblesses. On peut cependant regretter que les personnages plus mauvais comme Akio ou Zenko aient moins de relief, soient plus primaires dans leurs réactions antagonistes. La prophétie de la mort de Takeo plane sur toute l'histoire de ce dernier tome de manière pesante et inéluctable qui rajoute en intérêt et en sentiments la lecture de cet ultime tome. En effet, l'auteur a un réel talent pour faire réagir son lecteur avec des émotions fortes, vivantes, qui ne laissent personne indifférent et qui poussent le lecteur à s'investir dans l'histoire aux côtés de Takeo, Kaede, Taku l'homme de la Tribu, la courageuse Shigeko malgré son jeune âge ou encore les inquiétantes mais aussi attachantes jumelles Maya et Miki. 
Lian Hearn, emportée par sa passion pour ce Japon imaginaire qu'elle a créé, explore plus avant l'histoire principale en créant un cinquième tome faisant office de prologue à cette fresque flamboyante. En suivant les pas de Shigeru, l'ancien seigneur Otoris père adoptif de Takeo, dans sa lutte contre les Toans qui nous amène jusqu'au début du tome 1, l'auteur a pris un risque qui s'est avéré payant. Légèrement au-dessus des tomes précédents elle a ainsi créé un personnage passionnant allié dans sa lutte à la superbe et indomptable Dame Maruyama. Bien que sachant ce qui va se passer, le lecteur ne peut manquer de se plonger avec délectation dans ce tourbillon d'évènements et de passion qui passe par la trahison et la douleur... et il en redemande!
Bienvenue dans ce monde si particulier.

 

Belgarion

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