Elbakin.net logo
Skip

La Pierre et la flûte - 1

Pas de couverture

Résumé

Livre premier, dans lequel on apprend comment Tout-Ouïe reçoit pour présent une pierre étrange et part en quête de son mystère dans le domaine régenté par la belle Gisa aux yeux d'azur.
Entraîné à commettre un méfait, il connaîtra trois rudes années d'errance au service d'un flûtiste sans pour autant réparer l'irrémédiable.
Chemin faisant, il entend nombre d'histoires qui vont l'exercer peu à peu à l'art d'écouter.

Chronique

Certains livres, et ce malgré leur qualité objective, exercent une influence très particulière, à laquelle il est difficile d'échapper. Dans La Pierre et la flûte, le trop méconnu Hans Bemmann se livre à un exercice toujours difficile, souvent dévoyé : celui du roman initiatique.
L'œuvre est bien étrange. Le style édulcoré et limpide fait souvent penser à la littérature pour enfants, ou encore, à du Terremer qu'on aurait réécrit. Les aventures de Tout-Ouïe, dénuées de caractère épique ou chevaleresque, nous font parcourir dans un univers simple, petit, dépourvu de grandeur et d'immenses royaumes. C'est "joli". La psychologie des personnages est très travaillée, et l'exploration de cette contrée fictive, minuscule et intimiste accompagne l'apprentissage d'un héros très touchant. Pour autant Bemmann évite l'écueil du psychologisant à outrance, et se cantonne à la tâche noble de décrire avec une fidélité émouvante l'attitude de la jeunesse face au savoir, face à la disparition, l'absence, et autant de thèmes touchant à l'humanité et à ce magma confus des sentiments adolescents.
On est pourtant loin des clichés inhérents au genre du roman initiatique, et les personnages, s'ils peuvent apparaître simplets, se révèlent être, chacun à leur manière, porteurs d'une sagesse et d'un enseignement particuliers.
Le roman de Bemmann s'oppose radicalement aux grandes fresques de Martin, aux personnages torturés de Hobb, et il est vrai que l'ampleur relativement minime de ce récit peut rebuter, voire ennuyer. Mais la quête de Tout-Ouïe est profondément troublante et le roman "respire" véritablement. Un souffle inépuisé d'émotions et d'imagination poétique traverse ce premier volet. Ce qui laisse présager une suite des plus agréables.

Candide

En discuter sur le forum