A peine plus d'un an après la fin des aventures de Richard, Terry Goodkind revient à l'univers de l'Epée de Vérité avec une série spin-off, centrée sur Nicci. Si vous avez suivi mes propres aventures au fil des tomes de cette saga, vous devez bien vous douter que je n'attendais pas grand-chose d'un tel roman, même si le personnage de Nicci la sorcière est sans aucun doute l'un des seconds rôles les plus "réussis" sortis de l'imagination "fertile" de l'auteur.
La retrouver au premier plan plutôt que le fade Richard, constituait donc à tout le moins un changement intéressant. Las ! Le problème, c'est que l'auteur, lui, est bien entendu toujours le même. Et toujours fidèle à lui-même et à ses thème de prédilection, quand bien même semble-t-il lever, vaguement, le pied sur la violence gratuite. Peut-être qu'un jour Goodkind sera encadré par un vrai éditeur qui lui dira qu'il n'est pas nécessaire de marteler plusieurs fois par chapitre la seule information intéressante dévoilée, que les dialogues ne sont pas obligés de se présenter en tunnel, que les trois points de suspension ne sont pas la seule ponctuation valable pour sous-entendre quelque chose et qu'il ferait bien de se faire soigner quant à son obsession pour le viol (et cette fois, il saute d'ailleurs le pas).
Le tout bien entendu sans le moindre soupçon de mise en scène, ou d'angle à même de donner un peu de relief à ce qui se déroule sous nos yeux. Il faut dire que l'auteur recycle ad nauseam ses combines et autres ficelles dignes cette fois-ci des cordages du navire emprunté par Nicci, avec un personnage qui doit composer sans ses pouvoirs. Tiens, ça devrait vous rappeler quelqu'un ! D'ailleurs, précisément, le personnage de Nicci, s'il sortait un peu du lot dans le cycle principal, conserve ici en permanence ce recul et ce détachement qui fait que, peu importe les épreuves à affronter, c'est l'encéphalogramme plat, à l'image d'une intrigue linéaire en diable. Ce côté froid peut passer le temps de quelques apparitions au second plan, mais à l'échelle d'un roman entier de plus de 400 pages...
Bref, voilà, pas besoin d'insister, ni d'épiloguer. Nicci avait peu de chances de sauver ce roman et n'y parvient donc pas. N'allons pas en plus lui accorder une place démesurée dans l'actualité. La fantasy n'a pas vraiment besoin de ça.
— Gillossen