Et nous revoilà avec une parodie basée sur l’œuvre de Tolkien... Cette fois, il s'agit donc de Bilbo le Hobbit, passé à la moulinette de A.R.R.R Roberts (en fait, Adam Roberts donc).
Eh oui, l'auteur "légendaire" se cachant derrière Va Dinci Coddah, ou bien encore La Der des Etoiles... Oui, le décor est planté, et l'on pourrait pour ainsi dire s'arrêter là. C'est toujours la même recette qui est retenue : vague variante de l'histoire originelle, notes de bas de page à profusion, jeux de mots... Comme d'habitude, la version française tente d'adapter lesdits jeux de mots ou le contexte général de certaines allusions, mais, à l'image des fausses parodies et publicités présentes en fin de volume (dont un jeu pour PlayGameBoxCube 2... Cela donne une idée du niveau de l'humour !), il faut bien avouer que le tout tombe à plat plus souvent qu'à son tour.
Comme avec Lord of the Ringards, il ne s'agit pas de critiquer le fait que Tolkien lui-même soit parodié. Cependant, encore faudrait-il que cela soit effectué avec talent. Ce qui est loin d'être le cas ici. Aucun gag ou jeu de mots ne semble avoir demandé plus de cinq minutes de réflexion, l'histoire se repose paresseusement sur l'intrigue de l'œuvre d'origine (malgré deux ou trois "twists" se voulant originaux), et les notes de bas de page... Ah, ces notes ! Elles sont le plus souvent un véritable calvaire. Les artifices de l'auteur, revendiquant parfois son sens de l'humour lamentable, sont un peu courts. On ne peut pas toujours se cacher derrière ce type de pirouettes.
Ajoutons à cela un rythme très mal géré, souvent beaucoup trop lent pour accrocher le lecteur au-delà de "l'humour" proposé, et nous sommes donc ici face à un roman bien loin d'un Pratchett, à tout point de vue.
Pour toucher au sommet de la fantasy, ou de l'humour, il faudra repasser, car ce n'est pas cet ouvrage qui aura de quoi satisfaire les amateurs de l'un ou de l'autre. On doute que celle à venir du Silmarillion, sûrement déjà prévue pour dans quelques temps, soit bien supérieure à cette cuvée... ou pas.
— Gillossen