Même éditeur, même collection, et même scénariste que Wisher : Ellis prend également pour cadre une grande ville pour une histoire de fantasy urbaine, mais nous traversons cette fois l'Atlantique pour se retrouver à New York.
Les ingrédients sont également fort similaires : même jeu de références aux séries ou blockbusters américains, même utilisation du merveilleux, même traitement nerveux et décomplexé...
Jouant sur la réalité tangible prise pour cadre par l'histoire et bien sûr l'apparition et l'intervention de la fantasy - ici, l'importance des songes sur le comportement des habitants de la Grosse Pomme et la traque d'un certain Roméo... - Sébastien Latour tient là une autre bonne idée, bien que construite sur des bases classiques du genre, et la déroule jusqu'au bout.
Là où - même si la comparaison n'est pas forcément impérative - le lecteur risque de se retrouver moins aisément séduit que par Wisher, c'est dans le trait et la colorisation de Griffo. Si l'on nous présente sa méthode comme "radicalement" nouvelle, il faut avouer qu'apprécier une colorisation assez terne constitue un plus, sans compter que le trait lui-même paraît légèrement moins accrocheur et séduisant que dans le cadre de la précédente collaboration du scénariste. Un sentiment que l'on éprouve dès la couverture, et qui n'est malheureusement pas démenti au fil des planches.
Toutefois, voilà une lecture plus que correcte, et sur le plan du dessin également : il ne démérite pas pour autant, et contribue à nous lancer dans une nouvelle enquête matinée d'une fantasy moins purement féérique mais toujours présente.
Sachant que le second album est déjà en route...
— Gillossen