Que dire avec l'arrivée d'un nouveau premier tome d'une énième trilogie située dans l'univers de Shannara ?
Votre serviteur n'aura en tout cas pas exactement l'envie de faire usage des mêmes mots que Christopher Paolini en quatrième de couverture... Difficile de nier que Terry Brooks est pourtant un auteur qui compte en fantasy, ne serait-ce que du fait de ses volumes de ventes. Mais depuis ses premiers succès, de l'eau a coulé sous les ponts, et on ne peut pas dire que l'auteur a su jouer la carte du renouvellement, du moins, dans le cadre de cette saga-là.
Avec Jarka Ruus, Terry Brooks ne surprendra personne. Grianne Ohmsford est finalement le seul personnage réellement intéressant, heureusement au centre de cette nouvelle intrigue, paresseuse en diable. Depuis le temps et avec une expérience comme celle de l'auteur, comment fermer les yeux sur des rebondissements prévisibles, des développements sans saveur, et des personnages manichéens ?
On se serait en effet bien passé d'un Pen Ohmsford fade et dépourvu de toute épaisseur tangible, simple vecteur du récit. Il faut dire que pour aimer son univers, visiblement toujours aussi sincèrement, Brooks en dit beaucoup trop à ses lecteurs, ce qui nuit d'autant plus à notre implication, déjà toute relative.
Quelque part, on peut malgré tout s'émerveiller, et le mot est faible, de la facilité qui est visiblement celle de l'auteur pour broder encore et toujours la même histoire, vaguement déclinée. Bien sûr, comme dans le cas de la trilogie précédente, celle du Jerle Shannara, Brooks apporte tout de même quelques petites touches de nouveauté, mais ce Jarka Ruus donne au contraire l'impression de représenter un véritable pas en arrière. Et ce n'est pas la naïveté du propos et de sa transposition sur papier qui nous donneront matière à changer d'avis.
Avec un ouvrage tel que celui-ci, on en vient même à se poser la question du poids des obligations contractuelles pesant sur un auteur "prisonnier" de sa série fétiche...
— Gillossen