Tehanu clos le cycle de Terremer, c'est tout de suite ce qu'on nous dit. C'est déjà une surprise tant Terremer se suffisait à lui même. Mais pourquoi pas ? Après tout, c'est avec plaisir que l'on replongera dans cet univers tranquille et magique.
Ursula Le Guin sait toujours trouver les mots pour nous décrire de façon simple mais enchanteresse les décors ainsi que les sentiments. Seulement, elle emploie bien souvent les mêmes tournures de phrases ce qui rends le récit plutôt monotone, contrairement à Terremer où le tout était plutôt enlevé et décrit de façon originale. D'autant que le roman est finalement court, 258 pages.
On sent toutefois que l'auteur se bride, ce qui nous pousse à continuer. Et puis les personnages sont attachants. On devine malheureusement trop vite ce que l'auteur nous cache et peine d'ailleurs à révéler. La suite de l'intrigue devient poussive et la fin beaucoup moins spectaculaire même si des rebondissements bienvenues viennent relancer notre attention.
Tehanu est finalement le reflet féministe de l'auteur tant elle centre sa narration sur Atuan et Therru, sa petite fille adoptive. Les mages n'ont plus aucun pouvoir et l'avenir de l'humanité se trouve dans les mains d'une femme, que rien ne destine sinon une humanité décadente et pervertie, qui s'apparente chez Ursula Le Guin, aux hommes tout simplement.
L'auteur ne nuance pas vraiment son propos et cela en devient lassant même si finalement elle ne désigne aucun coupable sinon du moins l'ignorance et l'inconscience. Tehanu ne consacre que les sentiments de l'auteur qu'elle n'avait pu inscrire dans Terremer. Elle le fait malheureusement de façon maladroite. On devra se tourner vers les quelques nouvelles de l'auteur pour en apprendre un peu plus sur l'univers et les ambitions véritables de l'auteur.
— jcrapet