La Folie des anges

ISBN : 978-236270024-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Kate Griffin

Matthew Swift est l’apprenti du puissant sorcier Robert James Bakker.
Il est aussi présumé mort, tué par un mystérieux attaquant. Mais deux ans plus tard, ce jour n’est pas un jour comme les autres, c’est le jour où il revient à la vie. Il s’éveille dans son lit, dans sa maison. Sauf que ce n’est plus son lit, ce n’est plus sa maison. Il s’éveille avec des yeux bleu électrique, et avec des pouvoirs bien supérieurs à ce qu’il maîtrisait auparavant, partageant son corps avec un ange électrique.
Mais Matthew Swift n’est pas intéressé par les raisons de son retour, mais plutôt par sa vengeance. La vengeance contre son tueur et ceux qui l’ont envoyé.

Critique

Par Zedd, le 08/04/2011

Quelle est la différence entre la bit-lit et la fantasy urbaine ?
Le sexe… de l’auteur.
Riez (ou pas d’ailleurs) à cette blague un brin machiste puisqu’elle est dorénavant révolue. La faute à Kate Griffin, une auteur anglaise qui a publié son premier roman à quatorze ans sans faire de vague, sans faire de campagne de publicité massive pour en vendre des palettes sur son seul âge, sans faire de faute dans le titre – « dragon », c’était quand même pas si difficile à écrire ! Hum hum.
Pourtant, la partie était loin d’être gagnée. Il fallait d’abord arriver à passer outre l’agressive couverture que l’on croirait tout droit tirée du jeu Infamous. Si l’on voit ce que l’illustrateur a voulu faire, il n’en reste pas moins que le résultat final agresse les rétines et n’incite pas à ouvrir La Folie des anges.
Et puis, il y a ces cinquante pages un peu « mou du genou » ; cinquante pages où l’on découvre Matthew Swift, notre héros, complètement désorienté, perdu, après une résurrection difficile – qui ne le serait pas ? Comment est-il mort ? Qui sont ces mystérieux anges qui le hantent ? Qui l’a rappelé à la vie ? Autant de questions qui, dès les premières pages, nous poussent à tourner les pages, quand bien même la première partie se révèle parfois poussive et « mollassonne ». Toutefois, la narration à la première personne aidant, on se prend vite d’amitié pour ce sorcier avide de vengeance. Et quelle vengeance ! On se croirait presque dans la Geste des Princes Démons tant la liste des ennemis à tuer est longue…
Et si, fantasy urbaine londonienne oblige, les comparaisons avec Neverwhere ou Nightside viennent rapidement à l’esprit, elles n’arrivent pas à égratigner notre enthousiasme à l’égard du roman de Kate Griffin. Oh, il n’est peut-être pas du niveau du premier, mais il résiste très bien à la confrontation avec le deuxième. Mieux, il le surclasse aisément. Là où la série de Simon R. Green ne dépasse jamais le stade du pop-corn – soyons francs, il n’en a pas l’ambition –, La Folie des anges, sans être plus qu’un divertissement entendons-nous bien, regorge de bonnes trouvailles, de personnages attachants et d’une ambiance formidable. On savait Londres propice au fantastique ; on en a ici une preuve éclatante avec un auteur qui s’attache à faire de la capitale britannique l’autre personnage central de l’intrigue. Sans vous gâcher la surprise, le décor urbain fourmille de magie, de légendes et d’histoires.
Qui plus est, à l’instar des Dossiers Dresden ou des Félix Castor, la jeune anglaise développe sa propre mythologie, donnant un sens particulier aux termes « sorcier », « magicien », etc., prenant son temps pour inscrire le fantastique dans un univers cohérent et vraisemblable. Et le pari est réussi : à peine la dernière page tournée que nous voilà déjà à attendre / espérer les retrouvailles avec un monde et des personnages qui nous manquent déjà.
La Folie des anges, c’est une couverture moche, cinquante premières pages un peu molles et cinq cents pages de bonheur. De la fantasy urbaine de qualité qui se hisse sans peine aux côtés des cadors du genre, en haut de la bibliothèque, entre Les Dossiers Dresden et les Félix Castor.

7.5/10

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