Fairy Tail, voici la grosse sortie shônen de la rentrée 2008 sur le marché français. Une chose est sûre, on aura rarement vu une telle compagne promotionnelle organisée par Pika, ou même plus largement par n'importe quel autre éditeur français. Que ce soit sur la toile ou bien en librairie, difficile d'avoir évité le phénomène !
Et, comme de plus en plus souvent en cas de lancement d'importance, les deux premiers volumes nous sont arrivés en même temps. Mais que pouvait-on attendre de l'auteur de Rave ? Eh bien, admettons que le démarrage de sa nouvelle série se révèle bien moins pénible que celui de celle éditée chez Glénat, voilà quelques années ! Mais, après avoir connu l'expérience d'une série de plus de trente tomes, n'est-ce pas le service minimum à proposer aux lecteurs ? Toujours est-il qu'aussi bien sur le plan des dessins que celui du récit, on sent que Mashima n'est plus un débutant maladroit (encore que son trait, hors toute question de coup de crayon, n'est pas toujours exempt de tout reproche).
Jouant encore une fois la carte d'un monde baigné par la magie et faisant vivre des aventures hautes en couleurs et non dénuées d'humour à ses personnages, l'auteur place quelques gags plutôt efficaces, déplace ses pions à un rythme soutenu, et met en avant - pour le moment - le personnage de Lucy, un parti pris que l'on n'imaginait pas forcément au départ, surtout dans le cadre d'un tel manga.
Cependant, cette mise en avant a également l'occasion de s'appliquer physiquement, avec toujours quelques plans fan service ici ou là... Bref, si Fairy Tail démarre mieux que Rave, avec notamment un univers sympathique, tout n'est pas parfait pour autant, et le mangaka ne se débarrasse pas encore tout à fait de ses oripeaux, comme s'il avait récupéré un vieux costume appartenant à Oda dans les poubelles du créateur de One Piece.
A bout de deux volumes, le constat est simple : si vous avez aimé Rave, si vous trouvez que ce manga s'est amélioré sur la durée, difficile de ne pas vous recommander Fairy Tail - et les fans du premier auront même droit à une petite surprise ! Mais, si jamais ce manga vous a laissé froid, ou si, sans aller jusque-là, vous êtes dans une période de lecture où vous vous laisseriez bien tenter par quelque chose d'un peu plus original, quitte à rester dans le shônen, que dire...
Allez voir ailleurs !
Le troisième tome dans la droite ligne des deux premiers n'entame pas le capital sympathie de cette série, largement plus recommandable qu'un Rave.
Sans "prise de tête" excessive, la série amorce un premier virage, léger, tout en conservant sa bonne humeur et en évitant toute prétention, qui serait de toute façon fort malvenue dans un quatrième volume à l'image des précédents, gentiment naïf et dépaysant.
— Gillossen
