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Et voilà livre terminé, mais au final sentiment mitigé malgré un très bon a priori.Alors dans le très positif je citerai en premier lieu le ton de l'auteur qui parvient à retranscrire les sentiments avec talent. Ainsi, l'histoire tumultueuse entre Richard est Alec est très bien rendue avec la désinvolture d'Alec, son arrogance, qui cachent une âme blessée en quête de confort, et la nature a priori froide et impassible du bretteur, Richard, qui dissimule là encore un manque émotionnel criant. Les personnages secondaires sont eux aussi réussis à l'instar de Lord Goldwin, de la fragile Katherine ou encore de la duchesse de Tremontaine dont la complexité de caractère offre un réel plus à l'histoire en construisant l'intrigue. L'auteur n'a pas non plus eu froid aux yeux en mettant en avant une histoire d'amour homosexuelle entre les deux personnages principaux car certains lecteurs n'apprécieront sans doute pas cette originalité. Enfin, il faut aussi souligner la bonne retranscription des romans de complots politiques avec duels par personne interposée, trahisons et dettes d'honneur qui s'enchainent avec virtuosité dans une ville européenne uchronique du XVIIème siècle. Cependant, à la différence du quatrième de couverture je n'ai pas retrouvé dans ce livre l'esprit gasconesque des meilleurs Dumas et ne peut donc qualifier ce roman de roman de cape et d'épée. Par exemple, à une exception près il sera malheureusement bien difficile au lecteur de lire la description de duels à l'épée, l'auteur préférant se concentrer sur les tenants et aboutissants des intrigues de cour avec les duels en toile de fond. L'intrigue principale se déroule lentement sous nos yeux intéressés mais j'ai trouvé qu'elle manquait d'ampleur et de liant entre les différentes parties. Certes, l'auteur retombe sur ses pieds avec de grands moments lors du procès final, mais le lecteur peine à être totalement convaincu par la solution proposée ou encore par l'absence de réelle fin à l'histoire de Lord Goldwin. Par ailleurs, tous les personnages mis en scène ne sont pas réussis et on peut regretter d'une part un Lord Horn de peu d'épaisseur au-delà de son esprit vindicatif, et d'autre part un méchant, sans dévoiler le nom dudit personnage, qui peine à se construire un charisme suffisant. Ellen Kushner nous livre donc une oeuvre bien ficelée avec une plume habile et de très bons passages qui comporte cependant assez de faiblesses dans l'emballage de l'histoire pour ne pas en faire un chef d'oeuvre mais un bon roman.
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Merci de nous faire partager ton avis. L'histoire d'amour homosexuelle ne me dérange pas, mais je suis un peu déçue par le manque de duels à l'épée pour un roman qui s'appelle A la pointe de l'épée, c'est quand même un comble . Enfin, les personnages principaux et certains secondaires ont l'air particulièrement bien décrit, c'est un bon point :)Tanis
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J'ai également terminé A la Pointe de l'épée et je n'arrive toujours pas à me faire un avis tranché à son sujet Il n'y a pas eu l'éblouissement de Thomas le Rimeur mais je ne saurai dire pourquoi...Comme je n'ai pas trop le temps de développer ma critique ce soir, je vais me laisser le temps de la réflexion avant de me décider (quel suspense !)