Hellboy en roman, voilà ce que nous propose ce mois-ci Bragelonne, qui n'hésite jamais à multiplier les approches et les "coups". Hellboy, cela éveille quelque chose dans votre mémoire ? Deux solutions : soit vous avez vu le film de Guillermo del Toro en 2004. Soit vous êtes lecteurs du comics publié en France chez Delcourt, mais attention dans ce cas-là, car vous avez des trous de mémoire !
Que propose donc ce roman ? Tout d'abord, il ne s'agit pas d'une novélisation d'un épisode existant déjà en BD, ou bien du film (ou de sa suite à venir). Il s'agit là d'une histoire originale, écrite par Christopher Golden, en collaboration étroite avec Mike Mignola himself, le papa de Hellboy. On lui doit de nombreuses illustrations en noir et blanc parsemant l'ouvrage, et lui offrant bien entendu un vrai plus. Mignola les présente cela dit comme des "éléments de décor", et non pas comme faisant partie intégrante de la narration.
Mais au-delà de la forme, passons au fond : celui-ci est abordable pour tout le monde, y compris pour les novices. Que l'on connaisse déjà Hellboy et son univers ou pas, on y plonge très vite, à travers quelques rappels bien sentis. Répliques de séries B dans la bouche du géant rouge, univers lovecraftien, magie surgie du fond des âges, place de Hellboy dans la société et notamment vis à vis des femmes... On retrouve les thèmes classiques du comics transposé purement par écrit !
Et plutôt bien, reconnaissons-le : on s'y croirait. Sur un peu moins de 300 pages et sur un rythme trépidant, c'est un condensé d'esprit BD que l'on découvre, voire dévore si les thèmes correspondent à vos attentes. Et si vous n'êtes pas amateur du géant cornu, c'est peut-être l'occasion de commencer, d'autant que l'action se révèle très (trop) centré sur lui, ses partenaires habituels demeurant dans l'ombre, peut-être aussi pour ne pas surcharger le roman.
Un agréable "produit dérivé", pour une fois !
— Gillossen