Premier roman d’un nouveau venu dans le petit monde des auteurs fantasy, David Bry, cette parution Mnémos offre donc à une voix inédite la possibilité de s’exprimer.
Bouclée en tout juste 250 pages, cette prise de contact avec le monde Ervalon ne se montre malheureusement pas franchement satisfaisante, loin de là. La faute à plusieurs éléments.
Tout d’abord, il faut noter le (trop) grand classicisme de l’ensemble : un monde médiéval fantastique générique, des enjeux qui le sont tout autant, des personnages à l’avenant... De toute évidence, l’auteur s’est montré appliqué, mais les rouages de son récit, s’ils ne sont pas grippés, ne parviennent que difficilement à nous tirer de la relative torpeur qui s’installe rapidement, et leur petite musique ne nous titille que trop rarement l’oreille.
C’est que le lecteur n’est jamais vraiment surpris au cours de ce roman. Amateur de jeu de rôles, l’auteur semble utiliser un certain nombre de schémas pré-établis, sans doute plus sympathiques à vivre « pour de vrai » autour d’une table qu’en tant que lecteur passif, qui se retrouve donc dans la position d'un auditeur/spectateur à qui l'on narre une aventure pour laquelle il ne ressent guère d'implication.
Il manque clairement un peu de souffle, de folie, pour parcourir ces terres, qui, dans le cadre de ce premier tome en tout cas, demeurent d’un conformisme à toute épreuve. Il ne s'agit pas de vouloir critiquer bille en tête, mais bien d'un simple constat, que d'aucuns trouveront triste.
Difficile également de sortir du lot un personnage qui porterait l’ensemble sur ses épaules, tant les péripéties que le groupe se constituant au fil des pages semblent répondre à un cahier des charges scrupuleusement établi : quelques lieux étranges, un apprentissage, un siège... Et pourtant, les rares surprises sont pour la plupart bien gérées, mais demeurent particulièrement modestes, à l'aune d'une aventure qui se voudrait épique.
Espérons que lors des deux tomes suivants, l’auteur n’hésite pas à nous emmener hors des sentiers battus.
— Gillossen