Voilà qu'arrive enfin la conclusion d'une trilogie qui ne fait pas vraiment parler d'elle, et pourtant, ce ne sont pas les qualités qui manquent, ce que confirmera ce troisième roman.
Un roman dans lequel on plonge très facilement, surpris de l'aisance avec laquelle on retrouve ses marques dans cet univers. Un univers brutal, souvent obscur, ce que l'auteur ne manque pas de nous rappeler, fréquemment. Attention, les cadavres s'empilent lors de ce grand final ! Voilà comment l'indique la quatrième de couverture. Une trilogie effectivement "très colorée", où les personnages féminins ont toute leur place, dans un cadre qui ne les épargne pas, loin de là.
L'auteur mise ainsi beaucoup sur ses personnages et l'originalité de son monde, mais malgré la longueur de ce dernier tome, on se surprendrait presque à le trouver trop court ! En partie parce qu'il est réussi, vous l'aurez compris, mais également par frustration : beaucoup de révélations tombent dans les dernières pages, et ce de façon bien trop précipitée. C'est à se demander pourquoi l'auteur a choisi de donner une telle tournure finale à son histoire, plutôt ambitieuse jusque-là.
Et si ces ultimes rebondissements ne remettent pas en cause les qualités du roman, il n'en reste pas moins que l'on aurait espéré plus, dans tous les sens du terme. Sur le plan formel, notons une très bonne traduction de Elisabeth Vonarburg, une valeur sûre dans ce domaine, et qui donne vie à l'atmosphère et aux mots colorés là encore de Jude Fisher.
— Gillossen