Arthur Morgan aime passionnément le steampunk.
Ce n’est pas son premier ouvrage sur le sujet, et on ne peut douter de son enthousiasme à la lecture de celui-ci. À toute vapeur ! propose un tour d’horizon du genre, sans se limiter à la littérature et à l’audiovisuel. Il y est donc également question de la communauté de passionnés fédérée autour du steampunk, particulièrement active et d’une façon qui lui est propre. L’auteur nous propose un historique de la naissance du steampunk, mais aussi son contexte (cette partie est plus succincte, peut-être un peu trop pour être vraiment pertinente : difficile de brosser le portrait d’une époque en quelques paragraphes). Il s’attarde sur la définition même du steampunk, sur ses composants essentiels, sur la culture qui s’est développée autour, sur les interrogations que peuvent susciter ces univers quant à leur rapport au colonialisme, qui est tout de même au cœur de l’époque qu’ils revisitent.
On trouve dans cet ouvrage de quoi se renseigner, donc, sur ce qu’est le steampunk dans sa globalité. Il me semble qu’il constitue une bonne base pour quelqu’un qui n’y connaîtrait rien ou presque. En revanche, je ne suis pas sûre qu’il soit assez fourni pour quelqu’un qui chercherait à vraiment approfondir le sujet. Au demeurant, même s’il ne s’agit pas d’une parution de type universitaire, Arthur Morgan ne lance pas d’affirmations fantaisistes à partir de rien : ses propos sont sourcés quand cela est possible.
À mon avis, il faut également garder en tête le parti pris de l’auteur : comme je le disais au début de cette chronique, il n’est pas permis de douter de l’amour qu’Arthur Morgan porte au steampunk quand on lit ce qu’il écrit sur le sujet. Il en est par ailleurs un acteur important en France. De fait, par moments, j’ai eu l’impression qu’il était peut-être un poil trop optimiste sur certains aspects (notamment le recul que peuvent avoir les Vaporistes en général sur les représentations liées à leur époque de prédilection). Néanmoins, plusieurs entretiens viennent s’insérer au fil des chapitres et apportent un éclairage supplémentaire. J’ai trouvé particulièrement intéressants les échanges avec Margaret Killjoy et Phenderson Djelì Clark, dont les regards offrent une perspective différente (mais il est aussi fort probable que le milieu steampunk états-unien diffère de son équivalent français).
En somme, À toute vapeur ! se présente comme une bonne porte d’entrée si l’on commence à s’intéresser au steampunk. C’est un ouvrage très accessible, qui a le mérite de mettre son propos à la portée de tous, tout en proposant un panorama assez large de son sujet.
Petit bémol toutefois concernant le travail de correction : il reste un certain nombre de coquilles (dès la quatrième de couverture : « à l’aulne » au lieu de « à l’aune »…) et l’usage des majuscules est pour le moins fantaisiste.
— Erkekjetter