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Terry Pratchett et la Mort : Mourir en majuscules

Pas de couverture

Résumé

C’EST BIEN DE LEURS COUPS, AUX MORTELS.
ILS N’ONT QUE QUELQUES ANNÉES DEVANT EUX,
ET ILS LES PASSENT À SE COMPLIQUER LA VIE.
FASCINANT. PRENDS UN CORNICHON.

« J’ai eu envie d’interroger comment Pratchett avait pu rendre un tel personnage aussi sympathique, aussi paradoxalement vivant. Et surtout, aussi révélateur de ce que signifie être humain. » Justine Breton parle ici du personnage le plus populaire des livres de l’auteur britannique : la Mort.

Pour preuve, si les aventures de la Mort sont principalement développées dans cinq romans : Mortimer, Le Faucheur, Accros du roc, Le Père Porcher et Procrastination, le personnage apparaît dans trente-neuf livres sur les quarante et un qui composent « Les Annales du Disque‑monde » !

Caractéristiques

Auteur(s): Justine Breton
Type: Dérivé
ISBN: 9791036002410

Chronique

Quel amateur de Fantasy un tant soit peu digne de ce nom ne connait pas, au moins de nom, Les Annales du Disque-Monde ?
L’univers burlesque et foisonnant de Sir Terry Pratchett, avec ses mages, ses sorcières, son guet et autres héros grabataires, constitue un monument de la Fantasy moderne, une référence qui semble aujourd’hui inégalable. Et parmi la ribambelle de héros uniques les uns que les autres, un se détache, à la fois pour sa nature, mais aussi pour sa typographie : la Mort, ce mâle nécessaire (vais-je vous faire l’affront de vous rappeler que la Mort est de genre masculin ici ? Oui.) Dans Terry Pratchett et la Mort : Mourir en majuscules, Justine Breton, maîtresse de conférences en littérature médiévale et spécialiste de l’imaginaire, s’interroge sur comment la Mort est devenu, à travers plus de quarante romans des Annales du Disque-Monde, l’un des personnages les plus marquants de la fantasy contemporaine. 
Si cette étude tournera surtout autour de quelques romans où la Mort joue le rôle principal (Mortimer, Le Faucheur, Accros du roc, Le Père Porcher et Procrastination), elle abordera aussi les romans « annexes » de Terry Pratchett, notamment ceux mettant en scène Johnny et Tiphaine Patraque.
Alors bien sûr, il est indispensable d’avoir lu au moins quelques romans du Disque-Monde pour saisir l’entièreté du propos de Justine Breton. Car, comme pour son ouvrage portant sur The Witcher, l’autrice nous livre encore une fois un ouvrage exigeant mais passionnant. On sent un véritable attachement au personnage de la Mort, à la fois si différent de nous et si humain. Son rôle fonctionnel de collecteur des « âmes » ne le dispense pas de réflexion sur la vie, la mort et le reste. Et comme d’habitude avec Pratchett, l’humour permet d’aborder des thèmes graves, et universels. Et quoi de plus universel que la mort ?
Cet essai va donc s’attacher à étudier la Mort et la mort dans l’œuvre de l’auteur britannique.  Justine Breton nous montre une fois encore l’étendue de son érudition, et son amour pour le personnage de la Mort nous offre un nouvel éclairage sur les écrits de Pratchett, en nous proposant des pistes de réflexion qui auraient pu nous échapper à la première lecture. 
Cet ouvrage, loin d’être morbide et solennel, est un rappel que la mort fait partie de la vie. Si le rapport à sa propre mortalité a fini par être au cœur de l’œuvre de Pratchett, il n’en a pour autant jamais été éloigné. Simplement, comme le montre Justine Breton, il évolue au fil du temps. La Mort des premiers romans est une figure que les héros, notamment Rincevent, fuient. Mais au fur et à mesure des romans du Disque-Monde, il évolue (oui, oui), se pose des questions, et encourage de ce fait le lecteur à faire de même.
D’autres personnages, comme les sorcières et notamment Tiphaine Patraque, sont abordées dans leur rapport à la mort. Elles s’occupent « ainsi des morts pour les vivants, ou des vivants par l’intermédiaire du soin accordé aux morts ». Il est à noter qu’un ouvrage du même genre sur les consœurs de Mémé Ciredutemps serait des plus appréciables ! Elles servent de vecteur de mémoire, endossant ainsi un rôle à la fois ingrat mais indispensable. 
Une chose est certaine : c’est une lecture qui marquera son lecteur. La richesse des propos, leur pertinence, nous rappelle que Terry Pratchett était un auteur profondément humain. Et rendent sa disparition en 2015 toujours douloureuse, tant sa compréhension de la psyché humaine, alliée à une maitrise parfaite des codes de la Fantasy, rendait son œuvre unique. Si vous êtes un amateur des Annales du Disque-Monde, il vous faut absolument lire cet essai : c’est une lecture indispensable à la fois pour tout fan de Pratchett, mais aussi simplement pour tout être humain, qu’il est déjà ou non était confronté à la mort. 
Car Justine Breton à travers son ouvrage nous rappelle une chose essentielle : il faut donner du sens à la vie avant qu’il ne soit trop tard. Et avec le sourire. 

gilthanas

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