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La Traversée des Damnés

Pas de couverture

Résumé

Il n'a pas besoin d'une Bénédiction pour être un miracle.

À Concordia, une paix millénaire règne entre les douze Provinces. Provinces chacune dirigée par un Élu, symbole de fierté et incarnation de la magie de la Déesse. Déesse qui leur a octroyé une Bénédiction, un mystérieux pouvoir secret propre à chaque héritier. Héritiers qui se réunissent à bord de l'Aube du Dragon pour une traversée rituelle, promesse d'une paix renouvelée.
La première nuit tombe. Et dans ses plus sombres recoins, un corps est découvert, puis un deuxième, puis un troisième... Les cadavres s'amoncellent, signes d'une harmonie fragilisée depuis longtemps.
Les Élus se méfient, se soupçonnent, se haïssent. Mais un seul d'entre eux s'avèrera capable de faire la lumière sur les obscures machinations à l'œuvre. Déprécié par tous et sans l'once d'une Bénédiction, le facétieux Ganymède Piscero est pourtant prêt à tout pour faire éclater la vérité et protéger l'empire de sa ruine.

Caractéristiques

Auteur(s): Frances White
Traducteur(s): Isabelle Troin
Type: Roman jeunesse
ISBN: 9782378766726
Titre original: Voyage of the Damned

Chronique

La Traversée des damnés est un huis clos qui réunit douze jeunes gens sur un bateau, pour une croisière qui ne va pas beaucoup s’amuser. Et pour cause, puisque des meurtres successifs vont venir refroidir une atmosphère déjà assez fraîche.
L’essentiel, ici, ne tiendra pas au world-building. L’univers est assez flou et repose presque intégralement sur le royaume dont sont issus nos douze élus : en gros, une terre en forme de part de tarte, divisée en douze régions, pour autant de spécialités et de cultures. Certaines régions sont plus florissantes que d’autres, et chacune est représentée par un animal, lui-même symbolisant assez bien la puissance supposée de sa patrie (je vous laisse deviner qui du tigre ou de la sauterelle se trouve mieux doté que l’autre). Bref, c’est assez archétypal, mais disons que ça pose un cadre.
L’essentiel, donc, tient à l’ambiance, ce qui est plutôt logique dans le cas d’un huis clos. Rien de champêtre en perspective, évidemment, plutôt des essais variés de mise en scène macabre, et une atmosphère qui ne cesse de s’alourdir. Pour contrebalancer cette pesanteur sanglante, on pourra compter sur Ganymède, le héros, un « raté » au regard de ce qu’il est censé être – et aussi selon les critères des autres élus. Un héros doté d’un sens de l’humour bien à lui, qui lui sert de bouclier, et il faut au moins ça pour affronter le mépris que lui témoignent ses charmants collègues.
L’autrice a pris grand soin de proposer un panel varié de personnages : diversité de genres, de physiques, d’orientations sexuelles, et ce ne sont pas de simples artifices. Ces éléments contribuent à la cohérence des personnalités en présence et sont intégrés dans la narration. Un bon point, donc.
Le héros tient son rôle d’outsider provoc avec un certain panache. Je ne doute pas que certains le trouveront insupportable quand d’autres le jugeront attachant. Pour ma part, si j’ai eu un peu de mal au début, j’ai fini par le trouver sympathique et j’ai pris plaisir à le suivre tout au long du roman.
Côté intrigue, la montée en tension et l’enquête fonctionnent bien. En revanche, une fois qu’on a les réponses, la toute fin est moins prenante – du moins, tel a été mon ressenti : il n’y avait plus aucun effet de surprise, je connaissais la « destination » du récit et mon intérêt est de fait émoussé.
En somme, si le roman reste très young adult, par son ton et ses thèmes, il est à tout le moins une lecture distrayante, et c’est déjà pas mal !



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