Ah, les écoles de magie…
Dans ce premier tome des Brûleurs d’or, Alice Parriat démarre avec des ingrédients somme toute classiques : un orphelinat qui joue à fond la carte du sinistre, une pensionnaire qui rêve d’un autre destin, une opportunité de fuir qui tombe à pic (mais franchement, vous accepteriez de suivre un type – au parfum de violette ! – qui vous aborde en pleine nuit, dans une rue vide, en vous assurant que vous ne craignez rien ?), et notre héroïne rejoint un château mystérieux où elle pourra apprendre la magie.
Si l’on ne s’attarde pas trop sur la situation initiale, vite expédiée, la mise en place donne un peu l’impression qu’on nous jette le décor au visage sitôt que l’on arrive au château. C’est une débauche de clinquant, de démesuré, un étalage de luxe qui vire presque à l’obscène, avec au milieu de tout ça des nobles qui profitent allègrement de leur statut et de leurs privilèges. Cléo déboule dans ce nouvel environnement grâce à la générosité du duc, qui s’efforce apparemment d’offrir un refuge à tout un tas de gens. Mais peut-être n’agit-il pas seulement par bonté d’âme.
Sans grande surprise, le château de Mortcelieu recèle un certain nombre de mystères, de même que ses habitants. Outre le cursus de Cléo, ils vont donc occuper une large place dans le récit. On croise une galerie de personnages secondaires variés, avec les incontournables du milieu scolaire : les petits tyrans, l’élève gentil et brillant, le prof rasoir, le sévère, etc. La petite originalité, c’est que le château n’est pas seulement une école et que deux mondes s’y côtoient.
L’univers développé par Alice Parriat se révèle plutôt riche, entre Mortcelieu et ses dessous, ses divers habitants, les intrigues politiques qui agitent le royaume, les factions qui dessinent. On notera au crédit de l’autrice que les intentions des protagonistes ne sont pas transparentes pour le lecteur à la première rencontre, au contraire. C’est plutôt bien ficelé de ce côté. Pour peu que l’on ne soit pas rebuté par le début, on se laisse prendre au jeu au fur et à mesure de la lecture. En revanche, impossible de ne pas le signaler : il y a plusieurs erreurs de vocabulaire et de formulation qui auraient dû être corrigées (non, les mains n’éraflent pas les pavés…). Ce n’est pas mal écrit pour autant, mais c’est gênant.
Bref, en version très courte : Les Apprentis de Mortecelieu trouvera très certainement son public chez les férus d’écoles de magie, qui devraient être conquis. Pour les autres, si vous n’êtes pas encore arrivé à saturation de ce type d’univers, ce nouveau cycle en propose une déclinaison plutôt intéressante, qui mérite qu’on lui laisse sa chance. Nous verrons bien ce que la suite nous réserve !
— Erkekjetter