Quatrième archive, ce nouveau court récit - plus si court, finalement - se présente comme une douce fable sur le deuil, le pardon et la remise en question.
On peut une fois encore saluer l'écriture de l'autrice, et par ricochet la traduction de Mikael Cabon, ainsi que ce cadre, cet univers toujours aussi soigné qui se lie parfaitement aux thématiques que veut explorer l'autrice, une fois encore ici.
Cela dit, contrairement aux autres novellas qui suivent Chih dans leurs voyages et la collecte d'histoires, celle-ci se concentre avant tout sur leur retour à l'abbaye, avec un récit plus ancré dans le présent et moins de détours. De même, si l'on se laisse facilement touché par les personnages, du fait du talent de Vo pour nous offrir un portrait intime brossé sans longueurs inutiles, cette quatrième novella s'avère tout de même assez classique, notamment dans le traitement de son histoire. Pouvait-il en être autrement lorsque l'on aborde le deuil ? Peut-être pas. Mais il faut donc avoir conscience que l'on a donc affaire à un récit plus contemplatif, plus prévisible, que le précédent, par exemple.
C'est un peu mon sentiment global concernant cette série de récits courts. Ils sont joliment écrits, très bien calibrés, souvent touchants, mais, malgré tout, il m'a manqué un peu de substance, de profondeur, pour les considérer comme véritablement marquants. Loin de ces histoires que l'on suit d'un œil distrait, Des mammouths à la porte nous prend par la main avec tendresse, mais fermement. Mais sans constituer une aventure anodine, cette novella ne tutoie pas pour autant les sommets espérés.
— Gillossen