Connu pour sa Saga des Origines alliant nazis et extraterrestres, parue au Bélial, Stéphane Przybylski s'attaque dans Burning Sky, roman indépendant par chez Lunes d'encre, à un tout autre cadre.
Passé un prologue intriguant où dans une inversion des rôles des immigrés américains tentent au XXème siècle d'entrer clandestinement à Mexico, espoir d'une vie meilleure, et contemplent ses gratte-ciels où s'arriment aérostats, l’auteur nous plonge dans la seconde moitié du XIXème, dans l'Amérique des tourments de la guerre de Sécession et des guerres indiennes et leur cortège incessant de traités rompus.
Roman d'aventures et d'uchronie, Burning Sky voit la rencontre improbable de personnages hauts en couleurs tels Ferenc von Richter envoyé militaire du roi de Prusse et ingénieur passionné par les dirigeables, Morleau, soldat du corps expéditionnaire français au Mexique ou encore le chaman hunkpapa Mahpiya Ilé. C'est par le bais de ce dernier, des rites et mythologies amérindiennes que le surnaturel et une certaine fantasy viennent s'imbriquer dans cette histoire de l'ouest américain où les protagonistes se lancent dans une course désespérée pour renforcer la Confédération, prolonger la guerre civile et ainsi tenter de ralentir la conquête inexorable des terres indiennes.
L'ensemble est original, d'un rythme particulièrement enlevé et entraînant - amenant parfois à regretter l'absence de moments plus contemplatifs - et l'on sent que l'auteur se fait plaisir à bouleverser l'histoire à sa façon.
L'ouvrage ne manque pas d'un certain côté pulp, avec les qualités et défauts que cela entraîne : s'il se lit sans déplaisir et que son cadre vaut le coup d’œil - tout accroc à la conquête de l'ouest a un côté cathartique - on peut toutefois regretter un certain manque de profondeur des personnages.
— K