Histoires au crépuscule, de Clément Bouhélier, est en réalité un recueil de trois nouvelles, liées entre elles par de brefs échanges autour d'un feu de camp entre des protagonistes bien connus des lecteurs.
Si le procédé n'est, depuis les Contes de Canterbury, guère nouveau, il permet de replonger avec plaisir dans l'univers d'Olangar, petit joyau de description de ce que serait un univers de fantasy classique s'il était entré dans l'ère industrielle avec tout ce qu'elle comporte de crasse, d'opportunités, d'exploitation et de bouleversements.
S'il n'est point ici question ici de luttes désespérées sur des barricades et que l'avancée inéluctable du chemin de fer n’apparaît que comme un écho lointain, la situation est pour autant loin d'être idyllique. Point ici de noir ou de blanc : des nuances de gris encore et toujours. Des victoires amères. Un héroïsme prenant des apparences inattendues alors que ses formes plus classiques apparaissent parfois mesquines, ou de courte-vue.
À travers ces courts récits, crédibles et à échelle humaine, où chaque conteur narre ses propres secrets et fantômes, Clément Bouhélier rappelle qu'il n'est guère de situation simple ou de choix aisé. Avec malgré tout quelques lueurs d'espoirs, comme ce peu de savoir enterré avec soin. Retrouver grâce à ce recueil Evyna d'Enguerrand, Torgend et d'autres, ne serait-ce qu'un bref instant, fut une surprise, et sera pour les anciens un plaisir inattendu.
Pouvant faire office de porte d'entrée dans une saga originale, on ne peut que souhaiter qu'Histoires au crépuscule attise la curiosité de nouveaux lecteurs vers les ruelles d'Olangar.
— K