L’empire s’effondre, après un début prometteur, voyait son intérêt s’étioler au fil des pages. Malgré tout, l’univers de l’empire de Seth reste un plaisir personnel, une petite douceur que l’on met en bouche de temps en temps, sans en abuser.
Ce deuxième volume est dans la continuité du premier. Sébastien Coville a le « don » d’imprégner son roman d’une ambiance particulière. On retrouve un réel plaisir à avancer dans cet empire à mi-chemin entre le steampunk nouvellement naissant et un Moyen-Age finissant. Ce sentiment d’assister à la fin d’une époque est renforcé par par les avancées technologiques, amenant une crédibilité supplémentaire à l’ensemble.
Après un premier tome où la révolte grondait et allait crescendo, nous nous retrouvons avec le même développement d’une scission des différentes castes de l’Empire. Cet aspect est palpable et plutôt bien mené, chaque camp étant représenté à sa « juste » valeur pour permettre aux lecteurs de comprendre la vision qui leur est propre. Cet engrenage renforce – une fois de plus – l’immersion dans l’ambiance du roman.
Il faut aussi souligner une nette amélioration dans le traitement des personnages. La galerie est toujours aussi étoffée, mais certains s’affirment plus que d’autres. Les relations entre eux s’améliorent par la même occasion et nous nous prenons même au jeu de s’attacher à certains. La relation Alfred, Astrée et Léonore est – par exemple – particulièrement bien ficelée, avec son lot d’émotions.
Alors que l’on s’acheminait vers un second tome à la maîtrise indéniable avec un déroulement de l’intrigue amenant une petite cabriole scénaristique laissant présager un dernier tome haletant, l’auteur se perd de nouveau dans ses travers de vouloir absolument prendre le contrecoup de tout ce qu’il avait instauré.
Sans en dévoiler plus qu’il ne le faut, sachez que les dernières pages de ce tome sont consacrés à un personnage qui n’avait jamais fait l’ombre d’une apparition jusqu’à présent et qui pourrait – une fois de plus – tout remettre en cause. Cela est grandement dommage car il n’y avait nullement besoin d’ajouter cette pirouette pour nous garder en haleine. Il semble y avoir l’envie – chez l’auteur – d’amener sa saga dans l’épique alors que la promesse de suivre un Empire qui se déchire et s’effondre se suffisait largement…
La fin du roman nous laisse donc quelque peu circonspect. Malgré tout, il faut souligner l’amélioration de la construction de ce roman sur de nombreux points. Le plus important ne serait-il pas, finalement, que cette lecture nous donne envie d’ouvrir le troisième tome ?
— Aerendhyl