Qu'avez-vous appris aujourd'hui ?
C'est par cette question adressée au lecteur que l'on pourrait résumer Je suis le rêve des autres. Mais ne serait-ce pas un contrepied d'en arriver à ce genre de demande philosophique au vu du résumé ci-dessus ? Absolument pas et nous allons vous donner quelques éléments explicatifs.
Tout d'abord, il n'y a vraiment aucun mensonge en quatrième de couverture. Nous allons voyager en compagnie de Malou, l'enfant et de Foladj, le vieil homme. Le premier est un élu en devenir, à cause du rêve qu'il a fait. Le second joue le rôle de mentor au passé trouble et de guide jusqu'à la montagne où Malou sera testé. Rien de très original à première vue, mais nous pouvons saluer certains choix faits par Christian Chavassieux pour rendre cela non seulement digeste mais également agréable à lire. Ainsi le scénario ne s'éparpille pas et va à l'essentiel, sans tenter de faire des effets de manches. Il y a un départ, un voyage ponctué de péripéties et une arrivée. C'est court mais c'est plutôt une qualité car nous n'avons à aucun moment l'impression que l'auteur fasse du remplissage. Le rythme est lent, tout comme nos voyageurs sur leur route, et cela crée une atmosphère intimiste, une sorte de cocon autour des deux protagonistes et du lecteur. L’amitié entre nos deux héros nait au fil des pages et des péripéties, sans que cela n’apparaisse forcé.
Tout ceci se déroule à taille humaine et les doutes et les peurs de Malou rythment le cheminement. Acceptera-t-il d’être un relais, de servir son village, ses proches et plus globalement les autres, quitte à sacrifier ses envies ? Pourquoi Foladj semble-t-il lui si convaincu du destin du garçon ? Notre intérêt reste intact jusqu’au verdict final et une conclusion déchirante aux indices judicieusement semés au fil du roman.
Comme le dit la maxime, le chemin importe plus que la destination et si nous ne sommes pas sûrs de retenir aussi bien tous les enseignements que Malou aura tiré de ce voyage, restera en mémoire une grande tendresse pour cette aventure.
— terriblius, Luigi Brosse