Une petite librairie atypique et menacée, un lycéen un peu renfermé qui vient de perdre son grand-père, un chat qui parle et qui ne manque pas de bagout... Voilà un roman qui d'emblée semble chercher à cocher toutes les cases des amoureux de littérature.
C'est à la fois sa force... et sa faiblesse.
Car nous ne sommes jamais surpris en cours de route par cette histoire, des premières lignes aux dernières. Si l'intrigue principale est touchante et bien construite, elle est également très simple, pour ne pas dire peu profonde. Il ne suffit pas de citer de grands auteurs pour donner du corps à son récit ou pour passer pour un réel amoureux des livres. Alors, on ne doute pas que l'auteur le soit, attention. Mais le procédé peut facilement sonner quelque peu artificiel, ou du moins vite répétitif.
Le seul semblant de surprise vient peut-être de Rintarô, notre personnage principal, au caractère (légèrement) plus affirmé que ce que l'on aurait pu croire à la lecture de la quatrième de couverture. Il possède tout de même un minimum de répartie qui évite au moins l'écueil d'un protagoniste brinquebalé de tous côtés.
Attention bis, j'ai bien conscience que mon jugement paraît sans doute dur, puisque j'en viens à critiquer la démarche même de la création de ce roman. Mais, que l'on considère ou pas que l'auteur marchait sur du velours et/ou qu'il est aisé de concevoir une histoire comme celle-ci pour être sûr de toucher son public, encore faut-il y parvenir avec une certaine maîtrise. Et c'est tout de même le cas ici. Le roman, court, se suit avec plaisir jusqu'au bout et une fois lancé, il se déploie sans temps mort.
Une lecture agréable, pensée comme telle, et dont le degré de satisfaction que vous en tirerez dépendra de vos attentes du moment. A noter que si vous hésitez, une version poche arrive dès le mois prochain en librairie !
— Gillossen