Après s’être attaqué aux goules et aux gobelins dans les Royaumes Mortels (et avoir affronté chaque espèce vivante du Vieux Monde avant sa destruction), Gotrek continue son entreprise de bagarre éternelle en s’en prenant cette fois-ci aux Idoneth, cette espèce elfique aquatique dont la quête perpétuelle d’âmes pour assurer sa survie l’amène, parfois, à commettre des actes de barbarie, comme attaquer de pauvres villages de pêcheurs innocents. Ce qui a le don de mettre notre tueur nain préféré en rogne, d’autant plus quand la loge de Pyrotueurs du coin ne semble pas réagir. Des nains qui refusent d’aller chercher des noises aux elfes (tous mouillés qu’ils soient), voilà qui a le don d’intriguer Gotrek et de déclencher son ire !
S’en suivra une intrigue à base de sortilèges, d’honneur et de traditions sclérosées, qui mènera, comme d’habitude, à une affrontement final dantesque, où s’écharperont les deux camps, et qui sera l’occasion de mettre en valeurs les unités de chaque armée. Car ne l’oublions, le but des romans de la Black Library est de soutenir la vente de figurines par Games Workshop.
Cependant, Darius Hinks arrive à remplir son cahier des charges et à nous proposer un récit haletant. Les motivations de Gotrek quant à sa quête dans les Royaumes Mortels se précisent, et augurent de belles choses pour l’avenir. Sa relation avec Maleneth prend une tournure des plus intéressantes, celle-ci tournant le dos à sa mission initiale pour embrasser pleinement la cause de Gotrek.
Et encore une fois, l’un des principaux intérêts du roman est de nous proposer une plongée en profondeur dans la vie quotidienne d’une des races de Age of Sigmar, en l’occurence ici deux : les Pyrotueurs et les Idoneth.
Les premiers, héritiers des tueurs nains de feu (pour le moment…) Warhammer, vivent réunis en loges dans des volcans, dirigés par une société patriarcale rigide et engoncés dans leurs traditions séculaires. Tandis que les Idoneth, qui vivent dans les océans pour échapper au dieu chaotique Slaanesh qui chasse leurs âmes, sont une société elfique décadente, où les apparences et la place sociale sont vitaux.
Ce roman a donc le mérite de nous plonger au coeur de ces deux civilisations, parfois oubliées de l’éditeur, et de nous offrir certains éclairages sur leurs fonctionnements.
Mais une fois de plus, cela sera à réserver à ceux qui s’intéressent à l’univers ou à une des deux factions antagonistes. Le roman en lui-même souffre des défauts habituels de ce genre de littérature, et si il sera vite lu, il sera aussi vite oublié, surtout si vous ne jouez aucune des deux factions présentes. Bien que l’ensemble soit loin d’être mauvais, c’est aussi loin d’être mémorable. Les fans de Gotrek y trouveront assurément leur plaisir, les autres une lecture passable, bien que dynamique et sans temps-morts.
Il est d’ailleurs à noter que la sortie du roman correspondait à celle d’une nouvelle boite pour le jeu de figurines contenant des figurines pour les armées de Pyrotueurs et d’Idoneth. Certainement un hasard.
— gilthanas