Indéniablement, le tome 1 du cycle Les Enfants Indociles fait partie de ces titres attendus pour cette rentrée 2021, notamment pour sa dimension inclusive, mais pas que, bien entendu. Son succès en librairie de l'autre côté de l'océan et l'annonce récente d'une adaptation à venir font également partie des éléments qui nourrissent les attentes, alors que l'autrice était jusqu'à présent surtout connue pour ses œuvres dans un registre bien différent, en fantasy urbaine notamment.
Qu'est-ce qui peut bien susciter un tel engouement ?
Eh bien, tout d'abord, il s'agit d'un livre court et très agréable à suivre. Côté format, on est bien plus proche d'une grosse novella qui aurait (bon, presque) pu être publiée dans la collection Une heure-lumière que d'un pavé de 800 pages. Il possède également un concept très intéressant avec un autre regard sur tant d'histoires de passages magiques vers un autre monde, un récit bien ficelé, des personnages attachants, et le tout avec la manière. Si le style de McGuire se révèle avant tout efficace, il y a toutefois quelques répliques de ici de là que l'on retient.
Comme on le signalait en introduction, la place des personnages féminins et même ici transgenre s'avère prépondérante. Et on ne va pas se plaindre que toutes et tous puissent être représentés et s'identifier en cours de route. Il s'agit après tout d'élargir les horizons de chacun et de livrer un message positif.
A vrai dire, après un seul tome (la série en compte déjà sept, du moins d'ici quelques mois pour le septième), le point qui pêche est sans doute ce qui concerne l'histoire proprement dite.
Bien sûr, on sait donc d'office que d'autres "épisodes" nous attendent, mais en l'état, la narration est tout de même très simple et on voit la fin venir avec un certain temps d'avance. L'univers et les concepts sont intrigants, certes, on le répète, mais ne sont pas (encore) très étoffés. Et les personnages, bien que soigneusement mis en scène, demeurent plutôt légers (bien qu'à dessein, étant donné leurs antécédents et leurs âges respectifs) côté caractérisation.
Evidemment, on sait qu'il nous reste des centaines de pages à découvrir, et donc qu'il y a de quoi se montrer clément ou disons patient. Mais cela ne signifie pas que l'on ne puisse pas s'estimer quelque peu frustré une fois le livre refermé. Parce qu'on en voulait plus et que l'on sent qu'il y a bien d'autres choses à creuser ? Oui, assurément. En l'état, ce premier tome plus que sympathique à la lecture ne hisse pour autant pas ses promesses à la hauteur d'un incontournable.
On se redonne quoi qu'il en soit rendez-vous très vite !
— Gillossen