Pour l’un des premiers titres du lancement de son nouveau label fantasy Drakoo, Bamboo avait choisi de nous emmener dans le Paris des Merveilles coloré et enchanteur de Pierre Pevel. Le romancier se chargeait lui-même du scénario de cette BD dessinée par Étienne Willem.
Au tournant des années 1900, magie et science se mêlent, tout comme les mondes, et l'ensemble forme un univers steampunk très réussi. Côté personnages, Louis Denizart Hyppolyte Griffont et Isabel de Saint Gil ont laissé place à un trio de voleuses, l’Anglaise Lady Remington. l’Américaine Miss Winchester et la fée française Mam’zelle Gatling. Comme le suggère leurs patronymes, nos héroïnes ne rechignent pas à faire parler la poudre pour dérober la sigillaire, une bague ornée d’une mystérieuse pierre verte. Ce deuxième tome s’inscrit dans les traces du premier qui se concluait par la fuite de nos Artilleuses, bien aidées par le gnome mécanicien Hugo Barillet, devant la police française alors que les services secrets français et allemands faisaient leur apparition. Point de syndrome du tome deux d’une trilogie dans ce deuxième volume, l’action reste trépidante et explosive même si l’on en apprend un peu plus sur les origines de cette sigillaire et l’enjeu politique qu’elle représente ainsi que quelques bribes sur le passé de notre trio.
Le dessin reste dans la lignée du premier tome, faisant preuve d’un beau dynamisme. Le style cartoon et les couleurs vives confèrent à l’ensemble un côté enfantin qui pourrait déplaire à certains mais attirer les plus jeunes.
Si l’on perd peut-être un peu de la magie qui se dégageait de la plume de Pevel dans ses romans, on gagne en rythme et efficacité et l’œuvre offre un divertissement très agréable dont on attend avec impatience la conclusion dans le prochain volet.
— terriblius