Les sorties de dark fantasy reviennent à la mode, après les succès plus anciens de Glen Cook et Joe Abercrombie, avec quelques bonnes surprises ces dernières années comme ce fut le cas pour la parution de La Marque du Corbeau chez Bragelonne. Après un final en apothéose, le second tome reprend quatre ans plus tard avec le même personnage principal, le cynique et désabusé capitaine des Ailes Noires Ryhalt Galharrow. Ce dernier doit résoudre une enquête liée à la disparition d'une importante relique dans des circonstances aussi troublantes que sanglantes. L'enquête policière évolue toutefois rapidement vers une intrigue plus large, plus sombre, alors que la menace des rois des Profondeurs se fait de plus en plus pressante et que la ville de Valengrad sombre dans la psychose.
La galerie de personnages s'étoffe mais, à quelques exceptions près, la narration à la première personne du point de vue de Ryhalt limite l'approfondissement de certains caractères pourtant très intéressants. Parallèlement nous en découvrons davantage sur la personnalité de Ryhalt, son passé et ses blessures, qui expliquent certains de ses choix. Le portrait ainsi dressé est très réussi et accroit le sentiment d'empathie du lecteur.
Concernant l'histoire, elle souffre comme dans le premier volume d'un rythme inégal, avec des passages moins soutenus qui nuisent à la cohérence du récit. Toutefois la qualité d'écriture et le suspense sont toujours au rendez-vous, avec son lot de retournements de situation et de découvertes qui enrichissent le monde complexe et sombre créé par Ed MacDonald.
Ce second tome dans une ambiance quasi post-apocalyptique confirme les promesses du premier pour en faire un très bon cycle de dark fantasy.
— Belgarion