Kevin J. Anderson se complaît depuis des décennies maintenant à gâcher l'univers de Dune, via des tombereaux de préquelles (et même suites...) toutes plus insipides les unes que les autres. Evidemment, il fallait bien qu'un jour, il revienne malheureusement œuvrer dans le domaine de la fantasy, puisque ce n'est pas là une première pour lui.
Ne tournons pas autour du pot, Spine of the Dragon est tout simplement un mauvais roman. Il n'y aurait pas de raison de faire preuve de mansuétude avec un auteur débutant, il y en a dès lors encore moins avec un vétéran comme Anderson. Il livre là un premier tome pas loin d'être lamentable - à savoir qu'il y a de quoi se lamenter, il faut vraiment se forcer pour en venir à bout -, incroyablement plat, aussi bien dans son univers, ses intrigues ou bien évidemment, ses personnages, tous plus falots les uns que les autres.
C'est bien simple, il ne se passe strictement rien. Tout est minimaliste, y compris... la quatrième de couverture. Ça pourrait être intéressant s'il s'agissait d'une démarche volontaire, d'une approche voulue du sous-genre de la fantasy épique, mais avec un scénario aussi banal et sans surprise et des protagonistes du même tonneau, difficile de croire à un tel parti pris de la part d'Anderson.
Cela dit, quand on songe que l'auteur a réussi l'exploit de rendre terne et banal un univers aussi riche et fascinant que celui de Dune, est-ce vraiment une surprise ?
Ce roman est du pur pré-mâché, à l'image de ses chapitres très courts, de son "style" sans la moindre aspérité. Ah, ça, vous n'allez pas vous fatiguez si vous vous lancez.
Mais franchement, on ne vous le recommande pas.
— Gillossen