Il faut le dire. Kaléidoscope est mon coup de cœur de ce début d’année pour ce qui touche à la littérature de jeunesse.
Pourquoi ? Parce que Marie Caillet sait jouer de nos émotions avec un livre qui pourra parler à n’importe qui. Il est la preuve vivante que la littérature de l’imaginaire dispose d’une grande force pour aborder des thèmes difficiles. L’imaginaire vient, en quelque sorte, atténuer cette difficulté pour mieux en imprégner le lecteur.
Entre solitude, souffrance, divorce des parents, regard des autres… L’auteure emmêle cet ensemble avec brio pour nous offrir un récit haletant et prenant.
On suit les aventures d’une jeune adolescente en quête d’identité qui va chercher refuge dans un monde imaginaire grâce à ce bel objet qu’est le kaléidoscope. Imaginaire très bien introduit, subliment mis en avant et crédible en tous points. Cette quête nous conduira dans les méandres de l’adolescence où le regard et l’acceptation des autres font partie intégrante du façonnage d’une personne, ici de Naomi.
Celle-ci se retrouve entourée d’une flopée de personnages secondaires qui ne sont là que pour servir son aventure. Cela aurait pu être déroutant voir frustrant, il n’en est pourtant rien ici. Il faut dire que la plume de l’auteure est là pour nous emporter au fil de ses mots, sans nous égarer une seule seconde, tout simplement parce que l’héroïne et le héros (il faut vraiment voir le kaléidoscope comme tel) jouent parfaitement leurs rôles.
Le ton est souvent juste, sans jamais faire dans le sentimentalisme. On se sent à la fois perdu avec la jeune héroïne face à ce monde qui ne semble pas vouloir d’elle. On prend le même plaisir au fur et à mesure qu’elle découvre les pouvoirs de son nouvel « ami » lui offrant la possibilité de s’évader dans une vie plus colorée tout en la gardant rattachée à celui auquel elle doit faire face. Le fait de mélanger le réel et l’imaginaire est, par ailleurs, un point fort du roman puisque les thèmes abordés en ressortent encore plus réels et ancrés dans notre esprit.
La morale de l’histoire est très bien menée, venant conclure avec brio un livre enchanteur en tout point tout en amenant une certaine réflexion au lectorat. Un coup de cœur, une très belle découverte qu’il faut mettre entre toutes les mains possibles.
— Aerendhyl