Par une couverture particulièrement réussie et accrocheuse, Sœurs de cœur donne irrémédiablement l’envie de se plonger dans son histoire. Une histoire tout aussi bien annoncée par une quatrième de couverture assez accrocheuse. Et puis…
Et puis malheureusement, c’est à peu près tout. Très rapidement, on sent l’influence de plusieurs contes pour enfants, notamment Alice aux pays des Merveilles. Une influence dont l’auteure n’arrive pas vraiment à décrocher pour développer son propre imaginaire. Un peu tout y est semblable, mais en moins approfondi, en moins enchanteur.
L’histoire s’adresse à un très jeune lectorat, il est vrai mais entre l’œuvre éblouissante de Lewis Caroll et celui-ci, il n’y a aucune esquisse de comparaison à chercher. L’intrigue, ici, s’enchaîne sans vraiment de cohésion. Tout est soit tout blanc, soit tout noir. La fin vient un peu remédier à cela mais dans une forme de happy-end attendue dès la moitié du livre.
Les héroïnes, bien que charmantes et attachantes, se contentent de suivre une voie qui semble déjà toute tracée : une difficulté ? La réponse vient d’elle-même comme par magie. Une interrogation ? Pas de réflexion, il suffit d’une apparition miraculeuse pour avoir la réponse. C’est en partie pour cela qu’on survole le récit plus qu’on ne le vit. D’autant plus que l’amitié les liant souffre une fois de plus d’une grande facilité dans son introduction la rendant peu crédible.
C’est d’autant plus dommage que tout n’est pas à « jeter » ici. Le folklore est présent et plutôt varié, avec un hibou assez comique venant illuminer des dialogues bien trop enfantins. Le pays des sœurs est, quant à lui, intéressant, avec une histoire propre qui aurait mérité que l’auteure s’y attarde un peu plus parce que le peu que l’on peut se mettre sous notre œil vient nous donner envie de le parcourir…
Ce roman souffre vraiment de défauts pour offrir une véritable expérience de lecture dans le monde imaginaire qu’il voudrait proposer. A cause d’une hypothétique recherche de facilité à tout niveau, il n’arrive pas à rendre l’hommage qu’il mérite sur les influences dont il est tiré.
— Aerendhyl